L'histoire de la mort de la bienheureuse Carola "devrait nous parler à tous" : Les évêques catholiques du Kenya

Décrite comme l'histoire du "grain de blé qui ne porte du fruit que s'il meurt, uniquement par amour, et un don extrême d'amour", l'histoire est basée sur la prière que la bienheureuse Carola a rendue publique le jour de sa profession de vie religieuse.

Un témoin a déclaré que la bienheureuse Carola avait, le jour de sa profession, prié : "Que mon corps disparaisse".

"Elle ne pouvait pas savoir à quel point le Seigneur la prendrait au mot", dit Sœur Antonietta Bosetti à propos de la Bienheureuse Carola dans la publication 2022 dont elle est l'auteur, ajoutant qu'en réalisant sa prière, la religieuse qui avait servi parmi les Kikuyu et les Meru au Kenya "a rendu son dernier souffle pendant la traversée de la Mer Rouge sur le chemin du retour en Italie le 13 novembre 1925".

Dans le livre, Sœur Bosetti raconte, à propos de la bienheureuse Carola : " Il était 5 heures du matin. Quelques heures plus tard, enveloppée dans un drap blanc, elle fut descendue dans la mer et, en peu de temps, elle disparut sous les vagues de la mer Rouge, accompagnée d'un cri irrépressible de la part de ceux qui assistaient religieusement à cet adieu émouvant."

"Elle avait 48 ans, tous vécus dans un don d'amour. Son corps était destiné à ne laisser aucune trace sur cette terre, mais pas le souvenir de sa bonté et de ses vertus", raconte encore Sœur Bosetti dans le livre de 56 pages.

Elle poursuit : "Sœur Maria Carola, comme 43 autres religieuses de Cottolengo, s'est généreusement mise à la disposition de ses supérieurs pour être envoyée annoncer l'Évangile au Kenya, dans les missions naissantes de la "Consolata" et pour labourer le "champ" aux côtés des premiers Pères, Frères et Sœurs de Notre-Dame de Consolation, fondée par le Chanoine Giuseppe Allamano".

Avec d'autres sœurs de Cottolengo, dit-elle, la bienheureuse Carola "fait partie de ce groupe de femmes qui, comme l'écrit un anonyme, "depuis le début, sont appelées à n'appartenir qu'à Dieu". La soif d'amour de l'une de ces créatures n'a pas de répit tant qu'elle ne s'enfonce pas dans celle du Père".

"Il en fut ainsi pour notre Sœur Maria Carola, missionnaire au regard prophétique, à la charité profonde et à l'attitude infatigable qu'elle mit au service des plus petits, en tant que fidèle fille spirituelle de Saint Joseph Benoît Cottolengo, annonciatrice de l'Évangile du Christ, enterrée dans une mer célèbre mais lointaine, où il n'est même pas possible d'ériger un monument à sa mémoire", ajoute Sœur Bosetti dans la publication 2022.

Dans son message au cours de la cérémonie de béatification du 5 novembre, le président du KCCB a remercié Dieu pour le " témoignage de la bienheureuse Sœur Maria Carola " parmi les personnes qu'elle a servies au Kenya.

"En cette occasion à laquelle nos cœurs sont remplis de gratitude, nous, l'Eglise du Kenya, glorifions Dieu pour les grandes merveilles qu'il continue d'opérer parmi son peuple", a déclaré l'archevêque Kivuva.

Il a ajouté : "Grâce au témoignage de la bienheureuse Sœur Maria Carola qui a offert sa vie dans ce pays bien-aimé en tant que religieuse, nous remercions tous ceux qui l'ont accueillie et qui n'ont jamais pensé que tout cela serait arrivé."

L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Mombasa au Kenya a reconnu l'approche collaborative que la bienheureuse Carola a encouragée dans sa vie missionnaire au Kenya, montrée par ses bons rapports avec les autorités locales.

"Travaillons ensemble pour le Kenya que nous voulons, le Kenya que nous aimons. Nous le protégeons en travaillant ensemble dans la ligne et le regard de notre sainte qui nous a donné l'exemple, a déclaré Mgr Kivuva.

Il a ensuite reconnu la coopération entre l'Église catholique du Kenya et le gouvernement kenyan dans la préparation de la cérémonie de béatification, en déclarant : "Nous remercions Dieu pour ce grand événement, un partenariat entre l'Église et l'État, et le comté. C'est un signe de ce que le Kenya peut être si seulement nous nous donnons la main pour marcher et travailler ensemble."

Dans son message lors de la cérémonie du 5 novembre, la gouverneure du comté de Meru, Kawira Mwangaza, a plaidé pour l'unité à l'exemple de la vie de la bienheureuse Carola.

"Alors que nous célébrons cet événement de béatification, célébrons notre unité en tant que peuple du même Père. Ne permettons pas les divisions. Au contraire, soyons unis et triomphons à travers la foi, l'amour et l'espoir de la vie de Sœur Maria Carola", a déclaré la gouverneure Mwangaza dans son message lu par son adjoint, le révérend Mutuma M'Ethingia.

La gouverneure a ajouté : "La providence divine a accordé à la famille Cottolengo, à Meru et à l'Afrique un cadeau qui nous invite tous aux chemins de la sainteté. La bienheureuse Maria Carola a été décrite comme la vénérable qui a donné sa vie au Kenya".

Pour sa part, le gouverneur du comté kényan de Tharaka-Nithi a prié pour que l'événement de béatification apporte une transformation dans les relations interpersonnelles, inspirant au peuple de Dieu au Kenya le désir de tendre la main aux "moins privilégiés" à l'exemple de la bienheureuse Carola.

"Nous espérons qu'en sortant d'ici aujourd'hui, nos vies seront différentes en ce qui concerne nos relations avec les autres et la façon dont nous utilisons nos positions privilégiées pour servir ceux qui sont moins privilégiés", a déclaré le gouverneur Muthomi Njuki.

"Nous avons beaucoup appris de cette béatification", a ajouté le gouverneur, avant d'ajouter : "Ce n'est pas la durée de la vie que l'on vit, mais la qualité de la vie que l'on mène ; et la qualité de la vie se traduit par le nombre de vies que l'on touche".

La cérémonie de béatification a été présidée par le cardinal Antoine Kambanda, qui avait été délégué par le pape François.

Dans son homélie, le cardinal Kambanda a reconnu avec gratitude "les sacrifices et les risques" que la bienheureuse Carola a consentis pendant ses 20 ans de service missionnaire au Kenya.

"La bienheureuse Sœur Maria Carola représente la sainteté de tant de missionnaires de l'époque qui ont accepté d'endurer toutes sortes de sacrifices et de risques pour nous apporter le salut de Dieu", a déclaré l'archevêque de l'archidiocèse de Kigali au Rwanda, ajoutant : "C'est le meilleur acte de charité que l'on puisse faire pour faire connaître aux autres l'amour du Christ."