Le président du CET a poursuivi : "Nous ne pouvons que dénoncer le risque de s'installer dans cet état de violence endémique si rien n'est fait pour engager un véritable dialogue national inclusif."
La tension est vive au Tchad suite à la prolongation du mandat du président du Conseil de transition, Mahamat Idriss Déby.
En avril 2021, le président Idriss Déby Itno, qui était à la tête du pays depuis 1990, est décédé après avoir succombé à des blessures qui seraient dues à une bataille avec le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), un groupe rebelle de l'armée dissidente dans le nord du pays.
Après sa mort, un conseil de transition composé d'officiers militaires et dirigé par le fils de Deby, Mahamat, en tant que président par intérim, a commencé à superviser la période de transition du Tchad pour les 18 mois à venir.
Le 8 octobre, le chef militaire tchadien, Mahamat, a été nommé président de la transition à la suite des délibérations du Dialogue national inclusif (DNI) du pays, rapporte RFI.
Il a prêté serment le 10 octobre en tant que président d'une période de transition de deux ans avant la tenue d'élections "démocratiques", une décision qui a déclenché les manifestations du 20 octobre.
Ce jour-là (20 octobre), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient une "transition plus rapide vers un régime démocratique" dans plusieurs villes du Tchad, dont N'Djamena, la capitale, tuant au moins 50 personnes et en blessant des dizaines d'autres, selon Reuters.
Dans une lettre adressée au président du Conseil de transition du Tchad, Mgr Djitangar a exprimé sa colère et son indignation face à la répression des manifestants pacifiques.
S'exprimant lors de l'assemblée plénière du CET du 26 novembre, Mgr Djitangar a déclaré : "En tant que pasteurs, nous ne pouvons pas faire la sourde oreille aux cris de ceux qui souffrent et, de plus, nous avons le devoir de relayer leurs voix auprès de ceux qui ont la responsabilité d'assurer leur sécurité et leur bien-être physique et social."
L'archevêque tchadien a ensuite souligné l'importance de la paix dans le pays, en déclarant : "Appeler à la paix comme on nous le demande souvent est une dimension de notre mission ; mais la paix est une œuvre commune que Dieu bénit toujours."