Malgré la situation difficile, l'ordinaire local de l'archidiocèse d’Ouagadougou dit : "L'Eglise essaie de rester solidaire et essaie de donner un peu d'espoir aussi à toutes ces populations en détresse, afin que le terrorisme puisse et doive prendre fin grâce à Dieu et grâce à la solidarité des autres".
Il a souligné la "nécessité de prier constamment le Seigneur, le prince de la paix" pour que cesse la violence sur le continent.
"La première réponse de l'Eglise, comme je le dis souvent, est de mettre l'accent sur la prière, comme celle de notre Kalachnikov est la prière", a-t-il souligné.
"Dans l'archidiocèse de Ouagadougou, par exemple, nous avons organisé une chaîne de prière d'une année qui a commencé la première semaine de l'Avent et qui se terminera en la fête du Christ Roi", a expliqué le cardinal Ouédraogo.
"C'est un exemple d'effort vécu par l'archevêché de Ouagadougou", a-t-il dit et ajouté, "Chaque diocèse est dans ce même dynamisme de prière. La paix est le fruit des efforts des hommes. D'où la nécessité de s'organiser, de rester solidaire au niveau local, régional et international".
Abonnez-vous à notre newsletter quotidienne
Utilisez le formulaire ci-dessous pour nous indiquer où nous pouvons envoyer les dernières actualités d'ACI Afrique.
Rappelant une autre action concrète menée par l'Église catholique au Burkina Faso, le chef de l'Église a déclaré : "Le 10 janvier dernier, nous avons organisé une journée de prière au sanctuaire marial de Yagma, à une dizaine de kilomètres de la capitale, une journée consacrée aux personnes déplacées".
"Nous avons prié pour toutes les victimes, qu'elles soient chrétiennes, musulmanes ou protestantes", a déclaré le cardinal Ouédraogo, qui a ajouté : "Beaucoup de ceux qui ont participé à cette prière étaient des musulmans venus de l'extrême nord, de la région dite du Sahel, en particulier près des frontières du Mali et du Niger. Cette solidarité se manifeste par des individus ou des groupes".
Selon le cardinal burkinabé, "la prière n'empêche pas l'église de développer des gestes de solidarité pour venir en aide aux populations".
"Qu'il s'agisse de logement, de nourriture, de vêtements, de scolarisation des enfants, ce sont tous des défis et nous essayons de sensibiliser les gens au niveau local, d'appeler à la solidarité internationale", a-t-il ajouté.
Les gouvernements du Burkina Faso et du Mali cherchent à entamer un processus de dialogue, qui implique les principaux groupes djihadistes des pays d'Afrique de l'Ouest.
Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, a récemment annoncé que son gouvernement était prêt à engager des discussions avec les militants liés à Al-Qaïda qui opèrent dans le nord et le centre du Mali depuis 2012.
Dans ce contexte, le cardinal Ouedraogo a noté que le dialogue avec les terroristes sera difficile car leurs chefs ne peuvent être identifiés.
"Le dialogue préconisé par certains avec les djihadistes : d'abord qui sont-ils ? qui sont les dirigeants ? où sont-ils ? sont-ils disposés à dialoguer ?" a-t-il demandé
"Dans notre prédication, "nous les implorons, dans la mesure où ils peuvent encore nous entendre, de déposer les armes et de trouver ensemble d'autres moyens de s'asseoir ensemble, de voir ce qui ne va pas et de trouver des solutions appropriées à nos défis. Mais cela reste un grand défi".
Le cardinal Ouédraogo a également appelé la presse à participer à ce combat en disant : "J'espère que vous, les hommes de médias, serez la voix des sans-voix. La voix de ces innocents inutilement massacrés. Soyez la voix de tous ces enfants pauvres qui sont privés d'école".
En ce temps de prière du Carême, le cardinal burkinabé a appelé à la conversion des différents groupes terroristes du continent.
Ils doivent chercher le chemin de la conversion, se réconcilier les uns avec les autres. Tout cela doit nous rapprocher non seulement de Dieu, mais aussi les uns des autres".
"Nous essayons de développer davantage les initiatives de solidarité pour montrer notre proximité avec ceux qui souffrent. Soulager la souffrance autant que faire ce petit bout de chemin, mais cela ne peut se faire qu'avec la contribution des fils et des filles d'Afrique", a souligné le cardinal Ouédraogo.