Selon les journalistes, Wojtyla "a pris toutes les décisions nécessaires à ce moment-là : le retrait rapide du prêtre de la paroisse, la suspension jusqu'à ce que l'affaire soit résolue et l'obligation de vivre dans un monastère", où les autorités civiles l'ont ensuite arrêté.
L'affaire n'est pas parvenue au Vatican, ont-ils dit, car la disposition ordonnant à ce qui est aujourd'hui le Dicastère pour la doctrine de la foi - puis la Congrégation pour la doctrine de la foi - de traiter les cas d'abus n'a été publiée qu'en 2001.
Bien qu'il ait finalement été autorisé à célébrer à nouveau la messe, le père Loran n'a pu reprendre la "mission canonique de catéchèse des enfants et des jeunes" ni le ministère du confessionnal.
La Conférence épiscopale polonaise, dans une déclaration publiée le 14 novembre, parle de "questions de plus en plus entendues sur l'attitude de Jean-Paul II face à la tragédie des abus sexuels commis par le clergé sur des mineurs et des personnes vulnérables et sur sa réponse à de tels crimes au cours de son pontificat".
"Il est de plus en plus souvent allégué que le pape n'a pas traité de manière adéquate de tels actes et n'a pas fait grand-chose pour résoudre le problème, voire l'a couvert", poursuit le communiqué.
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Les évêques ont dénoncé une "attaque médiatique" contre saint Jean-Paul II et son pontificat. La cible de ces critiques était "son enseignement exprimé, par exemple, dans des encycliques telles que Redemptor hominis ou Veritatis splendor, ainsi que dans sa théologie du corps, qui ne correspond pas aux idéologies contemporaines promouvant l'hédonisme, le relativisme et le nihilisme moral".
Cette déclaration n'est pas la première fois que les dirigeants catholiques polonais répondent aux allégations contre saint Jean-Paul II.
En décembre 2020, à la suite des critiques adressées au pape polonais dans le sillage du rapport McCarrick, 1 700 professeurs d'universités et d'instituts de recherche polonais ont signé un appel défendant saint Jean-Paul II.
Parmi les signataires figurent Hanna Suchocka, première femme Premier ministre de Pologne, l'ancien ministre des Affaires étrangères Adam Daniel Rotfeld, les physiciens Andrzej Staruszkiewicz et Krzysztof Meissner, et le réalisateur Krzysztof Zanussi.
L'appel des professeurs fait suite à une intervention de l'archevêque Stanisław Gądecki, président de la Conférence épiscopale polonaise. Dans une déclaration du 7 décembre 2020, Mgr Gądecki a déploré ce qu'il a appelé des "attaques sans précédent" contre saint Jean-Paul II. Il a insisté sur le fait que la "plus grande priorité" du pape était la lutte contre les abus cléricaux et la protection des jeunes.