"Le Synode est donc une occasion pour les laïcs, les religieux, les prêtres et les évêques de discerner de nouvelles façons de cheminer ensemble dans la vérité et l'amour", indiquent les responsables de l'Église catholique au Tchad dans leur message en 37 points daté du 9 décembre.
Ils soulignent ensuite certains obstacles à ce cheminement commun dans la vérité : "Nous avons constaté le manque d'écoute, les tendances autoritaires de nos communautés chrétiennes, l'absence de réunions de concertation, l'individualisme et le manque d'engagement dans la vie de l'Eglise."
Les membres du CET ajoutent : "Les défaillances de la correction fraternelle dans nos communautés font que la vérité est dite à demi-mot par peur des représailles."
Malgré un grand nombre de femmes présentes et actives dans nos communautés, les évêques catholiques du Tchad disent : "Le poids de la tradition fait qu'elles sont moins écoutées et ont peu de place dans les instances de décision."
Dans leur message collectif de Noël 2022 intitulé "Cheminer ensemble dans la vérité", les membres de la CET indiquent en outre que les manquements les plus préoccupants sur le pays sont observés, "avant tout, chez les acteurs politiques et les détenteurs du pouvoir."
"Depuis une trentaine d'années, le pouvoir est confisqué et considéré comme un butin de guerre", disent-ils, ajoutant que "tous les moyens sont utilisés à cette fin : manipulation de la vérité, non-respect des lois de la République, clientélisme, achat des consciences, le tout au détriment de la population qui continue de croupir dans la misère, d'être victime de représailles et de meurtres."
Au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes qui sont la mauvaise gouvernance, l'injustice, l'inégalité et le chômage, les évêques catholiques du Tchad disent trouver regrettable que "le gouvernement préfère se voiler la face en déplaçant les causes des problèmes vers des motifs ethniques, régionaux et religieux."
"Nous constatons également que certains groupes de la société civile sont en proie à la corruption et à la cupidité. Au lieu de poursuivre leurs objectifs initiaux, ils les trahissent et perdent leur autonomie d'action en cédant à la facilité", ajoutent-ils.
Le dialogue est la seule voie pour cheminer et vivre ensemble, affirment les membres du CET, qui poursuivent : "Après la mort tragique du président Idriss Deby Itno, le dialogue a été l'occasion de trouver des solutions aux problèmes du peuple tchadien."
Ils disent encore : "Cette volonté d'aller au dialogue exprime la bonne volonté des fils et filles du Tchad de trouver un cadre idéal pour diagnostiquer, dans un climat de fraternité et d'écoute mutuelle, tous les maux qui minent leur pays et empêchent son développement socio-économique, culturel et politique."