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"Sommes-nous fous ?" Un archevêque en Sierra Leone parle de résilience au milieu de COVID-19, un conflit mondial

Avec la lutte prolongée contre le COVID-19 et ses dures implications économiques qui ont été aggravées par la guerre en Ukraine, les chrétiens ont fait preuve d'un grand sens de la résilience, affirme l'archevêque de l'archidiocèse catholique de Freetown en Sierra Leone.

Dans son message de Noël 2022 partagé avec ACI Afrique, l'archevêque Edward Tamba Charles trouve louable que malgré les défis, y compris les conflits et les guerres dans de nombreux pays africains, les chrétiens de ces pays s'accrochent toujours à l'espoir de jours meilleurs.

"Je pense que c'est le philosophe allemand, Martin Heidegger qui a dit un jour que les chrétiens sont un peuple étrange parce qu'ils vivent dans un monde damné et prétendent pourtant qu'il a été racheté", déclare Mgr Tamba Charles dans le message partagé ce dimanche 18 décembre.

"Une grande partie du monde était sur le point de se remettre de la pandémie du COVID-19 lorsque la Russie a envahi l'Ukraine et l'a qualifiée d'opération spéciale, et ses effets se font sentir dans le monde entier... Pourtant, au milieu de ces calamités, nous, les chrétiens, sommes occupés à nous préparer à célébrer la naissance de Jésus-Christ, le Prince de la paix", dit-il, et il pose la question suivante : "Est-ce que quelque chose ne va pas chez nous, les chrétiens ? Sommes-nous fous ou indifférents à toutes ces souffrances ?".

L'archevêque catholique sierra-léonais note que les économies fragiles de nombreuses nations, en particulier celles des pays en développement, sont presque en train de s'effondrer sous le poids des coûts élevés des combustibles fossiles et des communautés essentielles, et ajoute : "En outre, dans de nombreuses régions du monde, y compris sur le continent africain, il y a des conflits et des guerres de divers types et degrés."

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"Ajoutez à tout cela des catastrophes naturelles, comme les inondations, les glissements de terrain, les sécheresses et les famines causées par des conditions météorologiques difficiles attribuées au réchauffement de la planète et au climat", dit Mgr Tamba, et félicite le peuple de Dieu de rester résilient au milieu de défis écrasants.

Selon l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Freetown, c'est dans des situations difficiles, comme celles que les gens vivent actuellement, que Jésus est né.

Il affirme que le monde n'a pas beaucoup changé depuis la naissance de Jésus-Christ dans une étable de Bethléem, il y a plus de deux mille ans.

"Même si la population mondiale a beaucoup augmenté, si les technologies de communication se sont beaucoup développées, au point que nous avons pu envoyer des êtres humains sur la lune, et si les services médicaux se sont énormément améliorés, le désir des hommes et des femmes de dominer leurs semblables et, dans certains cas, de les soumettre à un travail d'esclave pour leur profit, n'a pas beaucoup changé", déclare Mgr Tamba Charles.

L'archevêque catholique, qui est également président du Conseil interreligieux de Sierra Leone (IRCSL), affirme que c'est dans la "situation plutôt désordonnée" du monde que le Dieu tout-puissant a décidé d'envoyer son Fils, Jésus-Christ, pour sauver l'humanité du péché.

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L'intention de Dieu, dit le président de l'IRCSL, était aussi "de restaurer les hommes et les femmes dans leur noble statut originel d'être créés à l'image et à la ressemblance de Dieu et d'en faire des cohéritiers de son règne par son Fils, Jésus-Christ."

"Certes, plus de deux mille ans après la naissance du Christ, ce plan de Dieu est loin d'être pleinement accompli. Cependant, il nous donne encore des raisons d'espérer que, malgré toutes les difficultés et les nombreux obstacles créés par l'homme à la pleine réalisation d'un monde pacifique et d'une famille ou d'une fraternité universelle, Dieu établira un jour son règne de paix dans le monde entier, afin que toutes ses créatures puissent réaliser leurs pleines potentialités, et que les hommes et les femmes commencent à se traiter comme des frères et des sœurs", déclare Mgr Tamba Charles.

Il affirme que le plan de Dieu a toujours été de voir un monde en paix, ajoutant : " C'est dans cet esprit que nous, chrétiens, célébrons Noël chaque année et nous nous souhaitons une bonne année au début de chaque année civile. "

Dans son message de Noël 2022, le chef de l'Église catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en mai 2008 en tant qu'archevêque de l'ancien archidiocèse de Freetown et Bo, encourage le peuple de Dieu qui subit diverses sortes d'épreuves à ne jamais perdre sa confiance en Dieu.

"Même si nous sommes conscients et, dans la plupart des cas, beaucoup d'entre nous sont victimes des conditions économiques et climatiques difficiles dans nos pays ou communautés, nous croyons néanmoins que Dieu est digne de confiance et qu'il finira par apporter la paix qu'il a promise à son monde. C'est dans cet esprit que nous célébrons chaque année avec joie la naissance de Jésus-Christ, confiants que la paix que Dieu a promise au monde par son Fils deviendra un jour, à la manière de Dieu et au moment de Dieu, une réalité. En attendant, nous nous efforçons d'être les ambassadeurs de Dieu pour la paix, l'amour, le pardon et la réconciliation dans les situations de haine et de conflit", dit-il.

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Mgr Tamba Charles a également appelé le peuple de Dieu dans les pays africains en proie à des conflits à créer des environnements de paix avant la nouvelle année 2023.

"Je voudrais souhaiter à l'avance à tous un joyeux Noël et une bonne année", dit-il.

L'archevêque catholique sierra-léonais ajoute : "Je prie pour que nous nous efforcions tous d'abattre toute barrière à la paix et à la justice de Dieu, et de créer, au contraire, des oasis d'amour, d'attention et de partage de Dieu, où que nous nous trouvions ; afin qu'à travers nous, la paix, l'unité et l'amour que Dieu veut pour tous dans le monde deviennent une réalité."

Agnes Aineah