Les missionnaires de Mill Hill dispensent une formation pour restaurer la dignité des mères adolescentes en RD Congo

"Les gens ici n'ont ni l'électricité ni une bonne source d'eau potable. Les maisons sont également mal construites. Les gens vivent dans une pauvreté abjecte", explique le père Bolengu.

La lutte pour survivre sur les Plateaux de Bateke a conduit une grande population d'enfants de la région à abandonner l'école, avec un énorme pourcentage de jeunes filles qui finissent enceintes, dit le prêtre congolais.

"Dans notre village, 80 % des filles âgées de treize à seize ans ont donné naissance à un enfant. Nous avons découvert que ces statistiques alarmantes s'expliquent par le fait que les gens sont très pauvres et que les enfants survivent selon la philosophie de la survie du plus fort", explique le père Bolengu.

Il ajoute : "La majorité de ces mères adolescentes ne sont pas scolarisées. On peut estimer que 90 % de ces mères adolescentes n'ont pas terminé l'école primaire et secondaire. Ce fait a des impacts négatifs sur la vie présente et future de ces jeunes."

Le prêtre catholique affirme que la prostitution est très élevée dans les villages, où les enfants et les jeunes vivent avec le VIH et ont eu d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST).

L'objectif des prêtres de MHM, lorsqu'ils ont créé le centre de formation Bakanja-Anuarite, était d'équiper les jeunes ayant abandonné l'école, y compris les mères adolescentes, avec des compétences de vie pour sortir de la pauvreté et vivre dignement.

Le centre dispose d'une section de couture pour les jeunes mères et forme également de jeunes mécaniciens. Il offre également des compétences en agriculture, notamment en matière d'élevage.

Les prêtres de MHM prévoient également de construire un dortoir pour les enfants des écoles primaires et secondaires. Ces activités, espèrent-ils, permettront de lutter contre le taux élevé d'analphabétisme aux Plateaux de Bateke.

"Au début, nous voulions seulement avoir une petite salle de classe, qui pourrait accueillir 10 à 15 mères adolescentes pendant six mois. Cependant, nous avons découvert que ce n'était pas suffisant ; elles avaient besoin de plus de cours", explique le Père Bolengu, ajoutant que le Centre a mis en place un programme de trois ans pour répondre aux besoins croissants des mères adolescentes.

Au cours de la première année, les jeunes mères suivent des cours théoriques et pratiques de couture, de français et de sciences humaines.

"Nous pensions pouvoir former 20 mères adolescentes tout au plus, mais nous en avons maintenant 40 et d'autres mères continuent de frapper à notre porte. Cela nous fait réaliser que le besoin est réel", dit le prêtre MHM.

Le défi du centre, selon le père Bolengu, est l'espace. Il espère qu'avec l'aide des donateurs, le centre sera en mesure de construire quatre grandes salles de classe, qui pourront accueillir trois cohortes différentes de jeunes mères qui, selon lui, sont désireuses de changer de vie.

Une autre pièce du centre de formation envisagé sera le magasin où sont conservées les machines à coudre.

Le père Bolengu affirme que c'est le désir de vivre avec les plus pauvres des pauvres qui anime l'esprit de la Congrégation MHM pour servir les personnes les plus démunies de la RDC.

"Je me souviens qu'un jour, je discutais avec un prêtre qui me demandait pourquoi notre Congrégation devait passer par Kinshasa et d'autres endroits plus agréables à proximité de la ville et choisissait plutôt de venir dans des endroits aussi difficiles", dit-il.

Il ajoute : "En termes de mission, notre Société considère cet endroit comme le plus 'nécessiteux'. Cela est évident depuis le début de notre mission en RDC en 1905, lorsque nous avons passé toutes les villes de la RDC et sommes allés commencer la mission dans la forêt du Congo, où beaucoup de nos missionnaires sont restés parmi leur peuple - partageant leur insécurité et leurs privations, renforçant leur foi, enseignant les jeunes, soignant les malades et préparant les prêtres pour l'avenir."

La Congrégation MHM est restée dans les régions les plus reculées de la RDC pendant des décennies et a travaillé avec les populations locales pauvres pour ériger des bâtiments d'église, construire des écoles, des centres de santé et des centres de vocation.

Exprimant sa gratitude à ceux qui soutiennent déjà la création du centre de formation Bakanja-Anuarite, le Père Bolengu lance un appel pour plus de soutien afin d'agrandir le centre et de répondre aux besoins croissants de la paroisse défavorisée.

"Nous sommes reconnaissants à toutes les personnes qui nous soutiennent directement ou indirectement pour apporter la vie en abondance à ces jeunes", dit-il, et il ajoute : "Toute personne qui souhaite soutenir ce centre peut passer par les Mill Hill Missionaries, ou me contacter, le père Patrick Lonkoy Bolengu, à l'adresse patricklonkoy@gmail.com, en particulier pour la construction de ces quatre salles de classe."

Il lance également un appel : "Nous avons également un besoin urgent d'étendre notre formation en mécanique et en ministère pour les garçons, et de construire le dortoir pour les enfants des écoles primaires et secondaires. Tout le monde peut nous soutenir dans l'un de ces projets."