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Un archevêque nigérian demande à l'exécutif de nommer des juges qualifiés pour renforcer le système judiciaire

L'archevêque catholique de l'archidiocèse d'Owerri au Nigeria appelle le bras exécutif du gouvernement à envisager de nommer des juges qualifiés afin de renforcer le système judiciaire du pays.

S'exprimant lors de la messe marquant l'ouverture officielle de la nouvelle année judiciaire de l'État d'Imo, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji a déclaré qu'il trouvait regrettable que la nomination des juges ne soit pas toujours basée sur la qualification.

"Pour que le pouvoir judiciaire soit indépendant et fort, la nomination des juges par le bras exécutif du gouvernement doit toujours être basée sur la qualification, la compétence, l'intégrité et la capacité des candidats", a déclaré Mgr Ugorji dans un rapport publié lundi 19 décembre par le Nigeria Catholic Network (NCN).

Il aurait également déclaré que c'est "un fléau pour une nation ou un État d'avoir des juges non qualifiés, incompétents ou corrompus".

Au cours de l'événement qui s'est tenu le 16 décembre à la cathédrale Maria Assumpta de son siège métropolitain, l'archevêque catholique a reconnu que le Nigéria a la chance d'avoir "un éventail éblouissant de juges érudits, expérimentés et compétents, d'une intégrité inattaquable".

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Le chef de l'Église catholique nigériane a déclaré que la nation ouest-africaine a également la chance d'avoir "des juges très réputés qui exercent leurs fonctions avec une diligence extraordinaire, du courage, de l'impartialité et les plus hautes normes éthiques".

Il a toutefois regretté que la nomination de ces magistrats compétents soit souvent "sacrifiée sur l'autel du népotisme, de l'affiliation religieuse ou politique", ce qui entache leur réputation.

Mgr Ugorji a déclaré qu'une fois que la réputation des juges compétents est détruite, c'est tout le système judiciaire qui en souffre.

L'Ordinaire l'archidiocèse d'Owerri, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), a souligné le rôle du système judiciaire dans une "société civilisée", affirmant qu'il s'agit du "dernier espoir de l'homme ordinaire dans sa quête de justice, d'équité et d'impartialité".

Etant donné qu'il s'agit du dernier espoir de l'homme du commun, il faut "veiller à ce que le pouvoir judiciaire s'acquitte efficacement de ses fonctions, conformément à la constitution de la République fédérale du Nigeria, section 17 (1) (e)[1], qui prévoit l'indépendance, l'impartialité et l'intégrité des tribunaux".

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Il a déclaré que le Nigeria a besoin de juges courageux qui peuvent surmonter les incitations, les pressions et les menaces, ajoutant que la présence de tels juges "constitue la fierté du pouvoir judiciaire et une bénédiction pour notre nation".

Il a ensuite parlé des affaires prolongées qui retardent la justice pour les victimes, ce qui, selon lui, arrive parfois "lorsque les affaires sont traitées rapidement, lorsque les suspects ne sont pas détenus indéfiniment en prison sans procès et lorsque la justice n'est pas indûment retardée".

Dans son homélie lors de l'événement du 16 décembre, le président du CBCN a exhorté les avocats à "maintenir les plus hauts standards d'honnêteté et d'intégrité" dans leur rôle professionnel.

"Les avocats ne devraient jamais induire en erreur le tribunal ni être injustes envers les membres du public. Il est hautement souhaitable que les avocats agissent avec diligence et rapidité et qu'ils n'acceptent pas de dossiers qu'ils ne peuvent pas mener à bien avec compétence et rapidité", a-t-il déclaré.

Le chef de l'Église catholique a poursuivi : "Le principe d'équité doit régir la facturation des frais de justice et de transport afin de permettre aux pauvres d'avoir accès à la justice."

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Mgr Ugorji a mis en garde les avocats contre la tendance à "toujours plaider pour l'ajournement des affaires", affirmant que de telles actions équivalent à un manque de diligence ou à une incapacité à préparer adéquatement les dossiers.

De même, a-t-il poursuivi, "un avocat qui prétend défendre un client dans une affaire où il a un conflit d'intérêts ne fait pas preuve d'équité."

Cet article a été publié pour la première fois par ACI Afrique le 21 décembre 2022.

Silas Isenjia