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Un archevêque met en garde les Nigérians : ne vous laissez pas guider par "votre estomac" pour soutenir les politiciens

Mgr Ignatius Kaigama de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria. Crédit : Archidiocèse d'Abuja Mgr Ignatius Kaigama de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria. Crédit : Archidiocèse d'Abuja

L'archevêque catholique d'Abuja au Nigeria a exhorté le peuple de Dieu dans la nation ouest-africaine à se souvenir de ses devoirs civiques avant les élections du pays et à chercher à être guidé par l'Esprit Saint dans le choix des politiciens et des partis politiques à soutenir.

Dans son message du Nouvel An 2023, Mgr Ignatius Ayau Kaigama rappelle aux Nigérians de maintenir la paix avant, pendant et après les élections prévues pour le 25 février prochain.

"Ayant fait face à des défis multidimensionnels, nous, dans notre nation, en cette période de transition démocratique, devons tous garder à l'esprit le fait que notre Seigneur nous demande d'assumer nos responsabilités civiques", déclare l'archevêque Kiagama dans son message du 1er janvier.

Il ajoute : "Nous avons le devoir de sortir, chacun d'entre nous, avec une carte d'électeur permanente, de faire la queue dans nos unités de vote, de nous conduire de manière pacifique et ordonnée, d'être accrédités et de voter lors des élections générales de 2023."

"En ce qui concerne le choix des partis politiques et des candidats pour lesquels voter, nous devrions être guidés par le conseil de saint Paul, qui dit : 'tout ce qui est vrai, tout ce qui est noble, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est charmant, tout ce qui est admirable - si quelque chose est excellent ou louable - pensez à de telles choses'. En choisissant qui voter, laissez votre tête et votre cœur vous guider, et non votre estomac et votre poche", dit-il.

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L'archevêque catholique nigérian exhorte le peuple de Dieu dans le pays à embrasser le dialogue pour empêcher ce qu'il appelle les politiciens prédateurs de diviser la nation.

"C'est en travaillant ensemble et dans un dialogue patient, comme l'exhorte le pape François dans Fratelli Tutti (n° 198), que nous pouvons empêcher les politiciens prédateurs d'utiliser la religion, l'ethnicité et les régions contre nous, en nous montant les uns contre les autres", dit-il.

L'Ordinaire de l'archidiocèse d'Abuja ajoute : "Nous avons déjà vu que sans solidarité, nous n'avons aucune chance contre la pauvreté, les maladies, les catastrophes naturelles, le chômage, l'ignorance, le terrorisme, l'insurrection et d'autres formes d'insécurité. Alors, embrassons un dialogue sincère et travaillons en solidarité avec toutes les personnes de bonne volonté pour un pays meilleur."

Mgr Kaigama met en garde les Nigérians contre l'ignorance des défis auxquels le pays est confronté, notamment les décès causés par des raisons humaines et naturelles, l'insécurité, les déplacements, les inondations, les difficultés économiques et ce qu'il appelle les dures réalités du pays.

Il exhorte les hommes politiques qui font campagne dans la nation la plus peuplée d'Afrique à le faire sans haine, amertume, incitation ou désinformation.

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Selon Mgr Kaigama, les politiciens "doivent veiller à ne pas faire des promesses de campagne sauvages et irréalistes dont ils savent au fond d'eux-mêmes qu'elles ne sont pas réalisables".

"Les chrétiens, les musulmans, les religieux traditionnels africains et les autres sont ceux qui choisiront le prochain président du Nigeria", dit-il.

Mgr Kaigama ajoute : "Nous devrions fixer nos yeux et notre attention uniquement sur les dirigeants qui sont prêts à s'attaquer à la culture de l'hostilité, de la violence, du banditisme, des enlèvements, de la persécution religieuse, de la pauvreté, du chômage ; à ne pas veiller à ce que les nominations sensibles et essentielles soient réparties équitablement entre les personnes très qualifiées dans les différentes zones géopolitiques".

Il affirme que la détermination à faire face à l'insécurité doit être une priorité dans le programme de ceux qui cherchent à être élus.

Selon le chef de l'Église catholique, les candidats aux postes électifs doivent avoir la volonté de dévoiler ceux qui se cachent derrière les attaques et les meurtres brutaux au Nigeria.

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Selon lui, la réinstallation des personnes déplacées à l'intérieur du pays ainsi que la reconstruction des communautés terrorisées où les maisons, les hôpitaux, les églises, les mosquées et les écoles ont été détruits devraient également faire l'objet d'une attention particulière.

Selon l'archevêque catholique nigérian, il faut poursuivre délibérément l'intégration, en rassemblant tous les peuples dans l'harmonie, afin de garantir la liberté de tous et de créer un état d'esprit inclusif en reconnaissant la diversité ethnique, tribale, régionale et religieuse du Nigeria.

Il souligne la nécessité d'une bonne gestion de la diversité et de la pluralité du pays, de la construction d'une communauté et de la création d'une plus grande confiance entre tous les Nigérians.

L'archevêque catholique nigérian, qui a commencé son ministère épiscopal en avril 1995 en tant qu'évêque du diocèse de Jalingo au Nigeria, affirme qu'il est "très urgent" de s'attaquer au problème de la pauvreté dans ce pays d'Afrique occidentale.

"Notre prière au cours de cette année est que la paix coule comme un fleuve et que le progrès social, la solidarité humaine et le développement caractérisent toute l'année 2023", déclare-t-il, avant d'ajouter : "Comme le dit le psalmiste, 'Le Seigneur des armées est avec nous et il est notre forteresse'. Que son esprit règne dans tous les cœurs afin que nous puissions connaître la paix, l'harmonie sociale et le progrès."

Agnes Aineah