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Lien entre religion, politique et paix débattu lors de la réunion des chefs religieux ivoiriens.

Les Panélistes à la réunion des chefs religieux en Côte d'Ivoire. Domaine public Les Panélistes à la réunion des chefs religieux en Côte d'Ivoire.
Domaine public

À la suite d'une série de déclarations des évêques catholiques en Côte d'Ivoire appelant à la réconciliation et à des élections pacifiques dans le pays, les dirigeants religieux du pays d’Afrique de l’Ouest ont, lors d'une table ronde, expliqué la relation entre religion, politique et paix.

"S'il est vrai et sincère que la politique dans son expression cherche le bien de l'homme, du citoyen, pour lui permettre de s'épanouir dans la société, alors cette politique entre dans le champ d'expression de la politique de l'Église", a déclaré le secrétaire exécutif national de la Commission épiscopale pour la justice et la paix en Côte d'Ivoire, le père Charles Olidjo lors de la table ronde organisée par le  biennale panafricain des droits de l'homme et de l'action humanitaire, une ONG ivoirienne.

«Par sa doctrine sociale, l'Église se donne la prérogative de projeter la lumière de l'Évangile dans les domaines de la politique, de l'économie, de la culture et de l'écologie d'aujourd'hui», a expliqué le père Olidjo lors de l'échange qui s'est tenu au Centre de presse d'Abidjan, mardi 10 mars.

Selon le clerc ivoirien, «Bien que l'Église n'ait pas l'intention d'exercer le pouvoir de l'État, sa vision de l'homme, impressionnée par le mystère de l'incarnation du Fils de Dieu, lui impose un engagement déterminé pour le salut intégral de homme."

Selon lui, «les religieux chrétiens et musulmans ont contribué à l'instauration d'un climat de paix en Côte d'Ivoire».

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La table ronde qui a réuni des dirigeants de diverses confessions chrétiennes, dont l'imam de la mosquée centrale d'Abidjan, s'est tenue sous le thème «Religion, politique et paix en Côte d'Ivoire».

À la fin de leur assemblée plénière tenue du 14 au 19 janvier, les évêques de Côte d'Ivoire ont souligné quatre questions qui doivent être abordées pour éviter une éventuelle crise postélectorale, en tête de leur liste ayant été la réconciliation.  

Dans une déclaration collective, à la fin de leur l'assemblée plénière, les évêques ont expliqué, « Réconciliation  présuppose et exige en effet, le retour des exilés avec des garanties de sécurité et de réinsertion, la libération de tous les prisonniers politiques et prisonniers d'opinion, sans exception et le dégel des avoirs. »

Une délégation de prélats dans ce pays d'Afrique de l'Ouest a récemment été reçue par le président Alassane Ouattara pour discuter de la «réconciliation de tous les Ivoiriens » ainsi que de la paix et de la stabilité dans le pays.

S'exprimant également lors du forum d'échange du 10 mars, la Grande Mosquée du Plateau et le directeur général de la radio nationale musulmane Al Bayane, El Hadj Cissé Djiguiba, ont salué les excellentes relations entre les religions en Côte d'Ivoire à travers le forum des confessions religieuses qui pour deux décennies ont été « un cadre de concertation permanente entre les dirigeants musulmans et chrétiens. »

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Rappelant le contexte préélectoral actuel, l'Imam de la mosquée centrale d'Abidjan s'est attardé sur ce que devrait être le discours des religieux pendant cette période préélectorale, en disant: «Le 31 octobre est une date cruciale qui a été cristallisée par la classe politique dont la course au pouvoir leur fait oublier les enjeux de cette nomination. »

"Tous les sièges des partis politiques sont en ébullition et cela met une pression énorme sur la population", a-t-il déploré.

"Dans leur discours, les religieux doivent avoir un rôle de modérateur, de médiateur, d'unificateur, qui permet à la paix de régner dans notre pays", a-t-il recommandé.

Pour la Vice Président du Senat Ivoirien Makani Diaby, une religion « bien conçu, bien menée et bien dirigées, et la politique sont et devraient être, comme le débat a montré, les facteurs qui contribuent à la mise en place et l' avènement d'un climat de paix, fondé sur la fraternité, la justice et la tolérance. »

Selon le coordinateur général du Centre biennal panafricain pour les droits de l'homme et l'action humanitaire, Yao Noël, l'ONG qu'il dirige s'est fermement engagée « à œuvrer pour l'avènement d'un climat de paix, en exhortant les confessions religieuses à transmettre le message de fraternité, d'amour, de tolérance et de justice, surtout en cette année d'élections, où la concurrence politique sera farouchement contestée. »

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Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.