La source dit qu'il n'attend pas grand-chose de l'accord de paix proposé, d'autant plus que le gouvernement s'en est distancé.
"Je sais qu'il n'en sortira rien parce que c'est l'initiative du gouvernement canadien et non celle du président camerounais", déclare la source au DHPI, et ajoute : "En fait, les pourparlers de paix proposés sont un non-événement ici. Personne n'en parle et les gens ne s'y intéressent pas. Le gouvernement camerounais insiste pour résoudre le problème par lui-même, comme une affaire interne."
Affirmant que le gouvernement canadien a été mandaté par toutes les parties prenantes (y compris le gouvernement camerounais et la faction indépendantiste) pour faciliter le processus, Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, a publié une déclaration annonçant un processus de paix qui, selon elle, vise à résoudre la crise actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
"Les civils font les frais de la crise en cours au Cameroun, avec plus de 6 000 personnes ayant perdu la vie depuis 2017. En outre, près de 800 000 personnes ont été déplacées en raison de cette crise, et 600 000 enfants n'ont pas pleinement accès à l'éducation ", a déclaré Mme Joly.
Elle a ajouté : " Le Canada se réjouit que les parties aient accepté d'entrer dans un processus visant à parvenir à une résolution globale, pacifique et politique du conflit. Les parties ont également convenu de former des comités techniques pour commencer à travailler sur des mesures de confiance."
"L'accord pour entrer dans un processus formel est un premier pas essentiel vers la paix et un avenir plus sûr, plus inclusif et plus prospère pour les civils touchés par le conflit", a déclaré le fonctionnaire canadien.
Un communiqué publié par le porte-parole du gouvernement camerounais le lundi 23 janvier a toutefois déclaré : "Le gouvernement de la République du Cameroun n'a confié à aucun pays étranger ou entité extérieure un quelconque rôle de médiateur ou de facilitateur pour régler la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest."
"Il appartient d'abord et avant tout au peuple camerounais, aux institutions et aux dirigeants qu'il a librement choisis, de rechercher les voies et moyens appropriés pour résoudre les problèmes auxquels notre pays est confronté", a encore déclaré le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi.
Dans une interview accordée jeudi 26 janvier à ACI Afrique, le directeur du DHPI, Johan Viljoen, a déclaré que l'entité chargée d'enquêter sur les six années de violence n'avait pas encore vérifié les raisons du rejet par le gouvernement camerounais de l'initiative de paix canadienne.
Le directeur du DHPI a noté que l'entité de paix de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) soutient les chefs religieux du pays qui ont accueilli favorablement l'initiative de paix proposée.