"Nous sommes prêts à mourir", déclare un prêtre catholique en hommage à son confrère assassiné au Nigeria

Le membre de l'Ordre des Prêcheurs (Dominicains, OP) a déclaré au père Stan Chu Ilo, l'hôte du podcast PACTPAN, que la nouvelle du meurtre du père Achi l'avait choqué, et a ajouté : "Ce n'est pas la première fois qu'un prêtre catholique est brutalement assassiné par des bandits ou des terroristes ou les soi-disant tireurs inconnus au Nigeria."

Le prêtre catholique et professeur à l'Institut dominicain de philosophie et de théologie d'Ibadan, au Nigeria, a regretté que peu de choses soient faites pour mettre fin à la souffrance des chrétiens dans le pays.

"Personne n'est arrêté. Personne n'est jugé et obligé de payer. Et cela donne aux terroristes le courage de commettre d'autres meurtres. Ce qui me frappe, c'est qu'ils ciblent les prêtres catholiques et c'est très choquant. Nos cœurs saignent", a déclaré le père Iheanyi.

Le prêtre catholique nigérian a déclaré que tout ce qui se passe au Nigeria ne peut être compris qu'en se référant à l'histoire du pays.

L'histoire du Nigéria, a poursuivi le père Iheanyi, a été plongée dans le fanatisme religieux qui s'est manifesté par le djihad mené par Usman Dan Fodio avant même l'indépendance du pays.

Usman Dan Fodio, un érudit peul, aurait lancé une guerre religieuse (djihad) dans le nord du Nigeria en 1804, qui a duré six ans.

"Depuis lors, la mission a été de faire du Nigeria un pays musulman. Cet objectif a été défendu jusqu'à ce jour. Il y a de puissants fanatiques religieux qui ont juré qu'ils allaient faire du Nigeria un pays musulman", a déclaré le père Iheanyi au père Ilo, professeur adjoint au département d'études catholiques de l'université DePaul.

Les fanatiques religieux, a déclaré le père Iheanyi, ont donné du pouvoir à un gouvernement qui est déterminé à islamiser le Nigeria.

Le résultat, dit-il, est un gouvernement qui a fait peu ou rien pour arrêter le fanatisme religieux.

"Un bon nombre de personnes au sein du gouvernement sont derrière le terrorisme au Nigeria. Le gouvernement les connaît. Les noms sont là. Les dossiers sont là. Mais rien n'est fait", a déclaré le prêtre dominicain.

Il a ajouté que bien qu'il y ait un élément d'ethnicité impliqué au Nigeria, la religion prend le dessus dans les meurtres de chrétiens.

"Ceux qui ont été au pouvoir de 1960 à aujourd'hui étaient en grande partie d'obédience islamique. Au cours des sept dernières années de gouvernement, rien n'a été fait pour dissuader les gens de commettre de tels crimes", a déclaré le père Iheanyi, avant d'ajouter : "Rien n'est fait pour montrer comment ces gens sont jugés et condamnés pour leurs crimes."

"La seule chose que nous entendons est qu'une arrestation a été faite. Rien ne découle de ces arrestations. Nous avons tous vu comment le gouvernement a pardonné et embrassé certains des membres de Boko Haram, qui se trouve être l'un des groupes terroristes les plus meurtriers au monde", a déclaré le père Iheanyi.

Il a poursuivi : "Nous constatons beaucoup de partialité dans la manière dont le gouvernement répond au terrorisme dans le pays. La question est aggravée par la mauvaise gouvernance que nous avons."

Le prêtre catholique a affirmé que le gouvernement nigérian soutient le terrorisme contre les chrétiens, ajoutant : "Tout le monde peut le constater. Personne ne paie pour les meurtres".

Le prêtre nigérian a souligné la nécessité pour le peuple de Dieu de continuer à prier pour la nation la plus peuplée d'Afrique, qui connaîtrait une "longue nuit".

Selon le père Ilo, "le Nigeria est comme un vaste cimetière".

"Malgré les difficultés que connaît le Nigeria, les chrétiens invoquent toujours Jésus. Ils adorent toujours Dieu. Les chrétiens continuent à demander à Dieu quand la longue nuit sera terminée pour eux", a déclaré le natif du Nigeria.

En réponse, le père Iheanyi a noté que l'espoir du peuple au Nigeria sera renouvelé avec de bons dirigeants à la tête du gouvernement.

"Malheureusement, certains de nos chrétiens font partie d'un gouvernement qui est très corrompu et hostile au peuple", a déclaré le père Iheanyi, avant d'ajouter : "L'Église doit s'exprimer avec audace. L'Eglise doit joindre le geste à la parole. Malheureusement, certains de nos dirigeants d'Eglise dînent et gagnent avec ces politiciens. Ainsi, il leur est difficile de critiquer le gouvernement."