"Grandement touchées" : Des victimes de violence en RD Congo après leur rencontre avec le Pape François

Après avoir écouté six témoignages lors de la rencontre du 1er février, le pape François a dénoncé les violentes atrocités commises et a exhorté l'ensemble du peuple congolais à " démilitariser " son cœur.

"Au nom de Jésus, qui a pardonné à ceux qui lui ont percé les mains et les pieds avec des clous, le suspendant sur une croix, je demande à tous : S'il vous plaît, désarmez votre cœur", a-t-il déclaré.

Le Saint-Père a exhorté le peuple de Dieu en RDC à pardonner, rappelant que "la croix était elle-même un instrument de torture et de mort, le plus terrible en usage au temps de Jésus, et pourtant, transformée par son amour, elle est devenue un moyen universel de réconciliation, un arbre de vie."

La violence dans l'Est de la RDC a créé une grave crise humanitaire avec plus de 5,5 millions de personnes déplacées de leurs foyers, le troisième plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde.

Selon Reuters, plus de 120 groupes armés se battent pour le contrôle de l'Est du Congo, une région riche en ressources naturelles. Ces derniers mois, le groupe rebelle M23 a connu une résurgence. Les Nations unies ont rapporté que le M23 a exécuté 131 personnes en novembre "dans le cadre d'une campagne de meurtres, de viols, d'enlèvements et de pillages contre deux villages".

S'adressant aux journalistes le 2 février, le père Djabu a déclaré : "Plusieurs civils sont victimes d'atrocités et des milliers de personnes sont déplacées à cause de la barbarie des combattants armés."

Il a cité le cas du père Guy Robert, qui avait reçu des blessures à la machette à la tête et aux mains lors de l'attaque de sa paroisse à Fataki, une localité de la province de l'Ituri.

"Je voudrais que tout le monde soit sensibilisé à la paix. Je ne veux pas non plus créer un esprit de vengeance", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "En Ituri, il y a de la violence. Des gens sont mutilés et je voudrais que vous ressentiez l'ampleur de ce qui se passe là-bas à travers le témoin que je suis."

Il a ajouté : "Le gouvernement doit tout faire pour rétablir son autorité dans la province."

"Quand les gens prennent des armes lourdes, quand des groupes de personnes s'organisent et vont jusqu'à tuer des officiers de nos forces armées, ce ne sont pas les communautés. Seul le gouvernement peut imposer la paix", a déclaré le père Djabu.

Le pape François a conclu la première étape de son voyage dans deux pays africains, vendredi 3 février, par une rencontre avec les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Dans son discours aux évêques catholiques congolais, le Pape François a déclaré qu'au cours de son séjour dans le pays du 31 janvier au 3 février, il avait fait l'expérience de l'Église en RDC comme "une Église jeune, dynamique et joyeuse, motivée par le zèle missionnaire, par la bonne nouvelle que Dieu nous aime et que Jésus est Seigneur".

"La vôtre est une Église présente dans l'histoire vécue de ce peuple, profondément enracinée dans sa vie quotidienne, et à l'avant-garde de la charité", a déclaré le pape François aux membres de la CENCO.

Il a ajouté : "C'est une communauté capable d'attirer les autres, remplie d'un enthousiasme contagieux et donc, comme vos forêts, d'une grande quantité d'"oxygène". Merci, car vous êtes un poumon qui aide l'Église universelle à respirer !"