"Ces dernières attaques ont lieu à l'approche d'élections cruciales et font suite à des préoccupations accrues selon lesquelles les différents acteurs armés non étatiques qui prennent actuellement pour cible les citoyens à travers le pays, et qui ont été officiellement désignés comme terroristes dans une Gazette du gouvernement de janvier 2022, prévoient de déclencher une nouvelle vague de violence dans les zones à prédominance chrétienne afin de priver les résidents de leurs droits et de perturber les élections", a affirmé la fondation.
CSW a également rapporté que la milice cible des villages dans le LGA de Bokkos depuis plusieurs mois, et explique : "Dans l'un des incidents les plus inquiétants, 11 personnes ont été tuées et huit ont été blessées suite à une attaque contre la communauté de Maikatako dans la soirée du 15 novembre 2022, au cours de laquelle trois maisons ont été incendiées."
L'État du Plateau est situé dans la "Middle Belt" du Nigéria, une région connue comme le grenier à blé de la nation, où des attaques contre des communautés agricoles non musulmanes sont en cours depuis 2010, se concentrant particulièrement sur les États du Plateau, du sud de Kaduna et de Benue.
Selon CSW, la fréquence et l'étendue géographique de ces attaques ont augmenté de manière exponentielle sous l'administration actuelle, perturbant les activités agricoles et suscitant des inquiétudes crédibles quant à l'apparition d'une famine.
Selon la fondation chrétienne des droits de l'homme, les récits initiaux qui attribuaient la violence au Nigeria au changement climatique et à la concurrence pour les ressources sont faux.
Les attaques sont purement motivées par le fanatisme religieux, note la fondation, ajoutant : "Une asymétrie dans la fréquence et l'armement, le ciblage de communautés ethniques minoritaires qui épousent majoritairement une foi particulière, et l'occupation des terres par les assaillants après le déplacement forcé des groupes indigènes indiquent qu'il s'agit d'une campagne de nettoyage ethno-religieux".
Le président fondateur de CSW, Mervyn Thomas, exprime la consternation de la fondation face à l'évolution de la situation au Nigeria, en déclarant : " CSW est une fois de plus consterné par la violence exercée sur les communautés vulnérables du centre du Nigeria sur une base presque quotidienne. "
"Nous présentons nos plus sincères condoléances aux proches des personnes tuées dans ces récentes attaques, et souhaitons aux blessés un rétablissement complet et rapide", déclare M. Mervyn dans le rapport du 9 février, et ajoute : "Il est inacceptable que ces attaques se poursuivent sans relâche sans intervention significative de l'État ou du gouvernement fédéral, en particulier compte tenu de leur potentiel à perturber l'engagement des électeurs dans les prochaines élections."
Le président fondateur de CSW appelle les États du Nigeria à interpeller le gouvernement fédéral du pays sur ses échecs à chaque occasion d'engagement bilatéral et multilatéral.
Il souligne également la nécessité pour la communauté internationale de rester pleinement engagée dans tout ce qui se passe au Nigeria "pour garantir que ces élections cruciales soient transparentes et exemptes de coercition et de violence."