Advertisement

L'Afrique du Sud déclare une catastrophe nationale face au COVID-19, l'église limite la messe à 100

Les Évêques de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) Domaine Public Les Évêques de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC)
Domaine Public

Suite à la déclaration du président africain, Cyril Ramaphosa, selon laquelle COVID-19 est une catastrophe nationale dans le pays, la première déclaration de ce genre en Afrique subsaharienne avec 61 cas confirmés, les évêques catholiques de cette région ont demandé au clergé, aux religieux et aux fidèles laïcs d'observer des mesures préventives, notamment la présence d'une centaine de personnes à la Sainte Messe.

"L'Église catholique a également pris en compte les recommandations du Président de l'État visant à limiter la foule des fidèles à cent (100) personnes. La participation à la messe du dimanche doit être limitée à cent (100) personnes", peut-on lire dans une déclaration publiée par la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) le lundi 16 mars.

Dans cette déclaration, les évêques qui incluent ceux d'Eswatini et du Botswana encouragent les prêtres à célébrer "plus de messes en petits groupes".

Les évêques, pour leur part, "accorderont une dispense des obligations normales d'assister à la messe dominicale et aux autres célébrations sacramentelles aux personnes âgées, aux malades et aux enfants".

Signé par le président de la SACBC, Mgr Sithembele Sipuka, la déclaration collective demande au clergé d'être prudent et attentif dans l'administration, la célébration et la fréquentation des sacrements du Baptême, de la Première communion, de la Confirmation, du Saint Mariage et des Saints Ordres.

Advertisement

"Des mesures plus sûres doivent être prises dans l'administration du sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation", ont déclaré les évêques, sans donner de précisions sur ces mesures.

Ils ont appelé à des "mesures de sécurité extraordinaires" dans le processus d'onction des malades et de visite et ont annoncé que "la permission nécessaire sera accordée pour l'absolution générale pendant la durée de la pandémie".

Parmi les autres mesures préventives décrites dans la déclaration de deux pages envoyée à ACI Africa, on trouve un encouragement aux évêques à reporter les ordinations à la prêtrise et au diaconat, la limitation de la participation au mariage aux "seuls membres de la famille immédiate", la participation aux funérailles aux personnes "de moins de cent ans" et la suspension de la bénédiction des sacramentaux par imposition des mains.

Les retraites et les ateliers ont également été suspendus.

En ce qui concerne les célébrations de Pâques, les prélats d'Afrique australe ont conseillé "d'envisager des alternatives sûres pour les rituels du triduum, par exemple le lavement des pieds, la vénération de la croix le vendredi saint, la veillée pascale dans la nuit du samedi saint, etc.

Plus en Afrique

La déclaration réitère également les directives précédentes concernant les célébrations liturgiques, qui comprennent la suspension de la réception du Précieux Sang par les concélébrants et la congrégation, la réception de la Sainte Communion sur la main au lieu de la langue, et la suspension du signe de paix par une poignée de main ou une étreinte.

Parmi les autres directives, citons la vidange des fontaines d'eau bénite à l'entrée de l'église, le respect de l'hygiène par le clergé et les ministres extraordinaires de la Sainte Eucharistie, et le lavage fréquent des mains par tous.

Selon les évêques, ces "mesures drastiques" offrent une opportunité aux chrétiens de la région de renouveler leur "appréciation de la valeur de la prière à la maison et en privé".

Cette prière (privée) a, comme nous le savons, une importance particulière pendant le Carême où nous sommes encouragés à "prier, aller dans votre chambre intérieure, fermer la porte et prier votre Père en secret". Et votre Père, qui voit dans le secret, vous le rendra (Mt 6, 6)", expliquent les évêques.

Ils ajoutent : "Nous sommes encouragés à lire nos Bibles et à tenir des Services de la Parole ; nous sommes capables d'être en "communion spirituelle" avec notre Seigneur dans l'Eucharistie et dans notre Voisin".

Advertisement

Dans le même temps, afin de prévenir la propagation de COVID-19, le gouvernement sud-africain devrait révoquer près de 10 000 visas délivrés cette année à des citoyens chinois et iraniens. Des visas seront désormais exigés pour d'autres pays à haut risque, qui étaient auparavant exemptés de visa, notamment l'Italie et les États-Unis.

Avec 61 cas de Covid-19 confirmés, le pays compte le plus grand nombre d'infections en Afrique subsaharienne et le deuxième plus grand nombre en Afrique, après l'Égypte avec 110 cas confirmés. L'Algérie arrive en troisième position avec 48 cas.

D'autres pays africains ont signalé des cas à un seul chiffre, le Liberia, la Tanzanie et la Somalie ayant signalé leurs premiers cas de COVID-19 le lundi 16 mars.

Avec au moins 27 pays ayant enregistré quelque 347 cas de la mortelle COVID-19, la maladie causée par le coronavirus, et neuf décès dans trois pays d'Afrique - quatre en Algérie, quatre en Égypte et un au Maroc - le continent compte comparativement moins de cas que le reste du monde. L'Égypte, l'Afrique du Sud, l'Algérie et le Maroc représentent bien plus de la moitié des cas confirmés de COVID-19 sur le continent.