Comment les chrétiens encouragent la fraternité et vivent l'Évangile dans la société nigérienne dominée par les musulmans

Les BCC que l'archidiocèse catholique de Niamey a mis en place font partie de l'organisation de la vie paroissiale et constituent une méthode et un instrument de diffusion de l'Evangile parmi les disciples du Christ.

Dans la ville de Dosso qui est couverte par l'archidiocèse nigérien, le Père Casamayor dit qu'il y a cinq BCC et que des efforts sont toujours en cours pour augmenter le nombre.

"Cette méthode et organisation de la vie chrétienne nous vient d'Amérique latine et a trouvé son écho dans plusieurs pays africains avec un succès considérable. J'ai eu l'occasion de l'utiliser lorsque j'étais en mission à Banikani, au Bénin, de la lancer à Gaya et maintenant à Dosso", dit-il.

Il ajoute que la communauté chrétienne du Niger est "assez hétérogène" et attribue cela au fait que la plupart des gens sont des immigrants de différentes ethnies du Bénin, du Togo ou du Burkina Faso.

Le prêtre SMA dit que même ceux qui sont nés dans la ville de Dosso gardent leurs attaches et leur esprit enraciné dans leurs terres ancestrales d'origine, et utilise l'exemple des citoyens du Bénin pour expliquer, en disant : "La plupart des travailleurs, forgerons, maçons, menuisiers, mécaniciens, sont béninois et vivent de sacrifices inimaginables. Le reste est secondaire pour eux."

"L'autre jour, nous avons parlé de l'Évangile du dimanche précédent, des béatitudes : 'Heureux les pauvres... ceux qui pleurent... ceux qui ont faim et soif de justice'... et tout de suite nous nous sommes arrêtés aux persécutés", partage-t-il dans le rapport du 14 février.

Après avoir parlé des béatitudes, le père Casamayor raconte qu'Abel, un forgeron, a estimé que les chrétiens du pays sont persécutés parce qu'ils ne prient pas, ne jeûnent pas et qu'ils sont considérés comme des païens.

" C'est ce qu'ils disent ; cela les dérange que nous ne soyons pas musulmans et ils essaient de nous convertir à tout prix en nous offrant du travail, des affaires, en nous promettant de l'or et tout ce qui leur vient à l'esprit ", a déclaré Abel au père Casamayor, selon le rapport de l'Agenzia Fides.

"C'est vrai", a détaché Abel, un autre participant de la communauté, et a ajouté : "Mais pas tous ; il y a ceux qui nous respectent, ceux qui comprennent notre façon de vivre la foi et certains se disent même hypocrites."

Dans le rapport, le père Casamayor affirme qu'"il n'est pas facile d'être chrétien au Niger, surtout après l'influence croissante des mouvements djihadistes ou l'incendie d'églises en janvier 2015."

"Nous trouvons très positif le développement des communautés chrétiennes de base, où les chrétiens trouvent du soutien, de la solidarité, des encouragements et même de la joie lorsqu'ils se réunissent avec leurs familles, des familles différentes, et partagent leur foi", affirme le prêtre missionnaire catholique dans le reportage de l'Agenzia Fides du 14 février.