L'Église en Afrique "doit continuer à s'ouvrir" : Un prêtre catholique sur le processus synodal

"Les trois dimensions de la tente, la toile de tente, la corde et les piquets de tente présentent l'architecture de l'Église", a-t-il déclaré lors de l'événement virtuel du 25 février organisé par Paulines Publications Africa pour sensibiliser à la phase continentale du processus synodal.

Le prêtre catholique ghanéen a ajouté : "L'autre aspect de la toile de tente est la capacité à s'étendre vers l'extérieur et c'est important parce que si la tente est capable de s'étendre vers l'extérieur, elle est presque illimitée dans sa capacité à s'étendre, à inclure et à amener d'autres personnes dans son giron."

"L'une des choses que le DEC dit à propos de la toile de tente est le fait qu'elle semble parfois ne pas être si proche et ouverte, de sorte qu'il y a cette capacité pour les gens de continuer à venir, et à partir ouvertement pour ainsi dire et cela, vous savez, est une image aussi de l'ouverture de l'Église pour embrasser autant de personnes que possible", a-t-il ajouté.

Le membre du clergé de l'archidiocèse d'Accra au Ghana a poursuivi : "L'Église en Afrique est censée être celle qui protège et, bien sûr, en Afrique, nous pouvons parler sans fin de ceux qui sont vulnérables."

La toile de tente, a-t-il ajouté, "est très importante comme image pour nous et ensuite le fait que l'Église doit continuer à être ouverte". Le pape François a de plus en plus parlé de la capacité de l'Église à atteindre les périphéries."

Le bibliste a ensuite mis en avant la deuxième image, celle de la corde de la tente, qui, selon lui, "maintient la toile ensemble et équilibre les tensions".

"La dimension de la corde dans l'architecture est ce qui la maintient (la tente) ensemble, de sorte que lorsqu'il y a des vents et des tempêtes et lorsque les choses semblent aller mal, la corde est ce qui maintient la toile (de tente) ensemble et nous protège", a déclaré le père Mensah.

Le maître de conférences en études bibliques au département d'étude des religions de l'Université du Ghana, Legon, a ajouté : "Le piquet de tente est ce qui ancre la structure et la maintient solidement fixée au sol."

Il a poursuivi en parlant des "autres" interprétations de l'image d'une tente, soulignant le défi.

Il a déclaré : "L'un des problèmes de l'image de la tente, semble-t-il, est qu'elle évoque vraiment des sentiments de détresse, de souffrance, de douleur car, dans un certain sens, ce que les Africains associent à la tente, ce sont les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées."

Il est nécessaire que l'image de la tente soit prise avec précaution, a déclaré le père Mensah, avertissant que l'image "pourrait ouvrir de vieilles blessures pour certaines personnes".

"Peut-être que cela rappelle le nombre de déplacements qui ont eu lieu sur le continent africain en raison de la guerre", a-t-il dit, et d'expliquer : "Nous savons que lorsque nos frères et sœurs qui ont bravé la Méditerranée pour traverser en Europe, ils sont gardés dans des tentes."

Le prêtre catholique a poursuivi : "En Afrique, l'agent humain est beaucoup plus important que toute réalité matérielle. Ainsi, quand je regarde une tente en tant qu'Africain, je ne regarde pas l'architecture de la tente, je regarde qui habite dans la tente. C'est cela qui est le plus important pour moi en tant qu'Africain, pas l'architecture."

S'adressant également aux participants à l'événement virtuel du 25 février, le secrétaire général de l'Association des conférences épiscopales membres d'Afrique de l'Est (AMECEA) a présenté un bref résumé du DEC.

"Nous sommes tous conscients que le pape François nous a appelés à nous embarquer dans ce voyage spécial appelé Synode sur la synodalité, axé sur trois piliers, la communion, la participation et la mission. Ce synode est unique et a une méthodologie spéciale. C'est un appel à voyager ensemble", a déclaré le père Anthony Makunde.

Le DEC, a précisé le père Makunde, "est le résultat d'une réflexion collective sur les synthèses soumises au Vatican par 112 conférences épiscopales et 15 églises catholiques orientales des questions soulevées lors des sessions d'écoute locales et nationales tenues en 2022, plus les réflexions de 17 des 23 dicastères de la Curie romaine, des unions internationales de supérieurs généraux masculins et féminins, et des associations et mouvements laïcs catholiques".

"Une chose à préciser est que le document n'endosse pas la position d'une région particulière, que ce soit l'Afrique, l'Amérique latine, l'Amérique elle-même ou l'Europe ou l'Asie", a encore dit le secrétaire général du secrétariat basé à Nairobi.

Il a décrit le DEC Dcomme "un document général qui a rassemblé les fruits de tous les continents", et qu'il porte "les espoirs et les préoccupations du peuple de Dieu à travers le monde."

"Le document pour la phase continentale n'est pas concluant", a averti le père Makunde, avant d'expliquer : "Ce que nous avons vécu lorsque nous avons demandé aux gens de nous donner une réaction nous aidera dans la discussion continentale."

En Afrique, a précisé le prêtre catholique d'origine tanzanienne, les membres du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) sont attendus à Addis-Abeba, en Éthiopie, "pour une assemblée synodale continentale du 1er au 6 mars 2023."

"Nous sommes encore dans le processus parce que les gens diront maintenant, nous avons le document nous attendons juste que le Pape l'endosse et nous avons fini. Non, ce n'est pas un document du magistère de l'Église, c'est un document de travail", a déclaré le père Makunde le 25 février.