L'archevêque Camilleri a ensuite décrit le processus synodal en cours comme "un moment spécial et privilégié dans le voyage que nous avons entrepris pour approfondir notre expérience et redécouvrir le synode comme une dimension constitutive de l'Église, une partie intégrante de sa nature même et le modus vivendi et operandi spécifique de la communauté des croyants en Jésus-Christ".
L'Assemblée plénière qui se tient en Éthiopie, poursuit l'archevêque originaire de Malte, "souligne le fait que ce moment de réflexion et de partage est, d'une certaine manière, un retour aux origines afin de retrouver ce sens profond de l'unité, de la fraternité, de la communion dans la foi, l'espérance et la charité qui est vital pour notre être d'Église".
L'archevêque de 57 ans, qui représente également le Saint-Père à Djibouti, a ajouté : "Le processus synodal auquel nous sommes tous invités à participer a commencé il y a deux ans et il n'est peut-être pas surprenant qu'un certain sentiment de fatigue ou d'impatience ait pu commencer à s'installer."
La synodalité, a-t-il poursuivi, "n'est pas une nouvelle structure ou un autre ensemble de formalités qu'il faut adopter ou appliquer : plutôt que de se demander quoi d'autre ou quoi de plus à faire, il s'agit de faire les choses que nous avons faites et que nous accomplissons quotidiennement avec un esprit évangélique renouvelé, que le concept de synodalité est censé exprimer."
"La synodalité est censée imprégner les structures, inspirer les événements et informer les processus. Et elle est destinée à inspirer les gens à rêver de l'Église que nous sommes appelés à être", a déclaré Mgr Camilleri.
Il a ensuite souligné certains des défis qui constituent une menace pour le processus synodal en Afrique, en déclarant : "Pour l'Église en Éthiopie, ainsi que dans d'autres pays africains, les récents événements qui ont dominé notre réalité politique et sociale se sont avérés être des défis importants, ainsi que des opportunités, pour vivre et opérer concrètement dans un esprit de synodalité."
"La synodalité se traduit par la solidarité, le soutien, la guérison, la réconciliation, le dépassement des obstacles pour continuer le chemin ensemble dans la paix et l'harmonie", a-t-il dit.
La synodalité, a-t-il poursuivi, "exige de nous le courage et l'humilité de mettre de côté la cacophonie de nos auto-justifications et de nos intérêts personnels et de rechercher ce qui constitue le bien de tous, même au prix de devoir demander et recevoir le pardon de notre prochain."
Mgr Camilleri, qui est également délégué apostolique en Somalie, a déclaré aux délégués de l'assemblée plénière du SCEAM que leur réunion ne consiste pas à "prononcer des discours rhétoriques, à ne voir que les problèmes qui nous entourent ou à essayer de faire taire les voix que nous considérons comme dissonantes par rapport au courant dominant ou majoritaire."
"Le processus synodal ne doit pas être un processus qui crée de la peur, de la lourdeur ou de la désorientation, mais qui donne un sentiment de soulagement aux gens et apporte de la joie dans leurs cœurs", a déclaré le Nonce apostolique aux délégués, qui doivent préparer le projet de Document du Synode africain.