Le pape François n'apporte pas de nouvelles solutions aux défis auxquels l'Afrique est confrontée, a déclaré le père Stan. Il affirme que le Saint-Père aide plutôt le continent à prendre conscience de ses vastes ressources et à tirer des leçons de ce qui a déjà fonctionné pour les populations.
"Le pape François ne nous dit pas ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Il nous fait voir que nous avons les atouts nécessaires pour faire de l'Afrique un endroit meilleur. Il nous dit d'ouvrir les yeux et de voir les modèles que nous avons en Afrique, et de trouver un sens à nos racines", explique le père Stan.
Le pape François, ajoute le père Stan, "nous rappelle de regarder ce qui a fonctionné pour nos peuples dans le passé et d'en faire plus. C'est pourquoi il utilise le mot Ubuntu".
Le prêtre nigérian ajoute : "Dans Fratelli Tutti, le pape François parle de la culture de la rencontre lorsqu'il dit que "être une personne, c'est appartenir à une communauté". C'est le langage même de l'Ubuntu. Il insiste sur la communauté et sur la nécessité de renforcer les relations".
Le père Stan rappelle que lors du récent voyage du pape François en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, le Saint-Père a souligné la nécessité de reconstruire et de renforcer les relations afin d'avoir des communautés florissantes dans l'Église et dans la société au sens large.
Abonnez-vous à notre newsletter quotidienne
Utilisez le formulaire ci-dessous pour nous indiquer où nous pouvons envoyer les dernières actualités d'ACI Afrique.
Lors du voyage du pape François à Madagascar, le Saint-Père aurait parlé des catastrophes écologiques et de la relation des gens avec l'environnement lorsqu'il s'est rendu au Kenya.
Au Kenya, il a parlé des "3L" : Le père Stan rappelle la visite apostolique de novembre 2015 dans ce pays d'Afrique de l'Est et ajoute : "Il a demandé comment les gens pouvaient avoir une bonne relation avec la terre et s'engager dans des activités agricoles afin de ne pas mourir de faim."
"En ce qui concerne l'hébergement, il (le pape François) a déclaré que les gens ne devraient pas vivre à Kibera (le plus grand bidonville du Kenya). Cela n'en vaut pas la peine. À propos des jeunes, dont la population est en augmentation, il a demandé ce que le pays avait à faire pour eux", explique le théologien basé aux États-Unis, avant d'ajouter : "Son message portait sur le rétablissement des relations avec la terre, avec la terre et avec les gens."
Le père Stan trouve regrettable que l'Église d'Afrique ait longtemps évité de parler du problème de l'ethnocentrisme et du tribalisme sur le continent.
"Lorsque nous participons aux réunions synodales, nous parlons un grand anglais, mais nous ne nous attaquons pas à la racine de la plus grande menace qui pèse sur l'Église et le christianisme en Afrique. Nous ne nous considérons pas encore comme les premiers-nés de la même famille de Dieu. Nous nous voyons à travers nos stéréotypes et nos préjugés", explique le père Stan.
"Ces préjugés et stéréotypes sont très ancrés dans de nombreux pays. C'est ce que l'on voit quand on regarde ce qui se passe en Tunisie, la xénophobie en Afrique du Sud, ce qui se passe au Soudan du Sud, en République centrafricaine, en Somalie, au Nigéria, dans toute la région du Sahel", précise-t-il encore.
Le père Stan poursuit : "Même dans des pays comme le Liberia et la Sierra Leone, il y a des tensions entre les esclaves africains qui sont revenus".
Il souligne la nécessité de construire une Église où les gens se sentent frères et sœurs.