Depuis Abraham, qui a migré plusieurs fois jusqu'à son arrivée dans l'actuel Israël, et Jésus, qui était un réfugié dans l'actuelle Égypte, le christianisme s'est construit sur le mouvement et la migration, explique-t-il.
"Notre Église est une Église en mouvement. C'est une Église de migrants. Ce que le pape François nous enseigne, c'est de voir les innombrables possibilités d'ouvrir nos portes aux migrants et aux réfugiés", a déclaré à l'ACI Afrique l'évêque catholique de 55 ans qui est à la tête du diocèse d'Aliwal depuis son ordination épiscopale en février 2020.
Mgr Kizito a poursuivi : "L'Amérique est née grâce aux migrants et aux réfugiés. Les juifs ont toujours laissé leurs portes ouvertes aux visiteurs qui apportaient des dons et des talents différents. En Afrique du Sud, les migrants et les réfugiés ont enseigné à la population locale des compétences dans les domaines du commerce et de l'éducation, et d'autres membres de l'Église enseignent le catéchisme.
Le plus grand avantage pour les réfugiés et les migrants au cours des dix années passées par le pape François à la tête de l'Église catholique a été d'amplifier la voix des membres les plus vulnérables de ce groupe, en particulier les enfants, a-t-il ajouté.
"Le pape François comprend que parmi les migrants et les réfugiés, les enfants sont parmi les plus vulnérables ; ils n'ont pas de voix ; tout ce qu'ils font, c'est suivre leurs parents sans faire d'objection", a déclaré Mgr Kizito à ACI Afrique le 9 mars.
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Il a déclaré que le geste spectaculaire du pape François, le 11 avril 2019, lorsqu'il s'est agenouillé et a embrassé les pieds des inquiétants dirigeants politiques du Sud-Soudan, était une invitation pour les dirigeants politiques africains à mettre fin aux guerres sur le continent et à créer des espaces sûrs pour les personnes afin qu'elles ne soient pas obligées de partir.
Selon l'évêque de liaison pour le département des migrants et des réfugiés de la SACBC, les guerres résultant de mauvaises politiques et de défis économiques sont responsables de la plupart des migrations en Afrique.
Par ailleurs, Mgr Kizito a appelé les pays qui accueillent des réfugiés et des migrants en Afrique à cesser d'"exploiter" ce groupe vulnérable.
"Ces personnes ont besoin de nourriture, d'un abri et de travail. Arrêtons de les exploiter parce qu'ils sont vulnérables. Cessons de les utiliser comme main-d'œuvre bon marché. J'appelle l'Église, en particulier, à cesser d'utiliser les migrants et les réfugiés à mauvais escient, car cette exploitation entrera dans l'histoire et reviendra nous hanter. Nous savons tous que l'Église a été accusée d'asservissement par le passé. Traitons ces personnes avec dignité", déclare-t-il.
L'évêque d'Aliwal Nord estime que l'on peut donner aux migrants et aux réfugiés la possibilité de travailler pour eux-mêmes et de subvenir à leurs besoins, au lieu de les enfermer dans des camps où ils reçoivent continuellement de la nourriture de secours.
"Ces réfugiés ne sont pas des gens stupides. Pour braver les dangers sur le chemin de la RDC au Kenya ou à l'Afrique du Sud, il faut être courageux et plein de ressources. De nombreux migrants et réfugiés ont des compétences professionnelles. Certains ont atteint des sommets académiques et tout ce dont ils ont besoin, c'est d'opportunités pour gagner leur vie et s'épanouir, eux et leurs familles", déclare l'évêque Kizito.
L'évêque d'origine ougandaise ajoute : "J'aime l'Afrique du Sud parce qu'il n'y a pas de camps de réfugiés ici. Dès leur arrivée, ils sont intégrés dans la communauté et on leur montre ce qu'il faut faire pour gagner leur vie".
Mgr Kizito a exhorté l'Église à utiliser ses structures, notamment les petites communautés chrétiennes (SCC), Caritas et d'autres plates-formes pour sensibiliser au sort des migrants et des réfugiés.