Il y a seulement deux semaines, Mgr Bode avait fait les gros titres en annonçant qu'il mettrait en œuvre les résolutions adoptées lors du processus controversé, notamment l'introduction de la bénédiction liturgique des unions entre personnes de même sexe. Il avait auparavant soutenu publiquement les femmes diacres.
Dans une déclaration publiée samedi, Mgr Bode a déclaré : "Au cours des 32 années de mon ministère épiscopal, dont 28 en tant qu'évêque d'Osnabrück, j'ai assumé des responsabilités dans une Église qui n'a pas seulement apporté des bénédictions, mais aussi de la culpabilité.
"En particulier dans les cas de violences sexuelles commises par des membres du clergé, j'ai longtemps eu tendance à me concentrer davantage sur les auteurs et l'institution que sur les victimes", a admis Mgr Bode. "J'ai mal évalué les cas, j'ai souvent agi avec hésitation, j'ai pris de nombreuses mauvaises décisions et je n'ai pas été à la hauteur de mes responsabilités en tant qu'évêque.
Jusqu'à il y a deux mois, Mgr Bode a refusé à plusieurs reprises de démissionner, malgré un rapport provisoire sur les abus publié le 20 septembre 2022, qui concluait qu'il avait mal géré les cas d'abus dans le diocèse qu'il dirigeait depuis 1995.
Le rapport intérimaire de 600 pages est intitulé "Violences sexuelles commises par des membres du clergé sur des mineurs et des personnes vulnérables dans le diocèse d'Osnabrück depuis 1945".
Le rapport indique qu'au cours des premières décennies de son mandat, Mgr Bode a "à plusieurs reprises" maintenu en fonction des personnes accusées d'abus ou les a nommées à d'autres postes, notamment à des tâches de gestion dans le domaine de la pastorale des jeunes.
En décembre, un organisme consultatif composé de survivants d'abus sexuels a demandé l'ouverture d'une procédure canonique à l'encontre de Mgr Bode.
Le conseil des victimes a déclaré avoir déposé une plainte officielle à Rome et s'est référé au décret Vos estis lux mundi, publié en 2019 par le pape François, qui vise à fournir des normes et des procédures pour traiter les abus sexuels commis par des clercs. Le Vatican a annoncé samedi que le pape avait approuvé une version actualisée de ces normes, qui font désormais partie du droit canon.
Dans une déclaration accompagnant sa plainte, le conseil a demandé à l'archevêque Stefan Heße de Hambourg, chef de l'archidiocèse métropolitain, de prendre des "mesures" à l'encontre de Mgr Bode.
Outre Mgr Bode, plusieurs autres évêques allemands de premier plan ont été accusés d'avoir mal géré des cas d'abus sexuels. Il s'agit notamment du cardinal Reinhard Marx, initiateur de la Voie synodale, de l'évêque Georg Bätzing, président de la Voie synodale et successeur de Marx à la présidence de la conférence épiscopale, et de l'archevêque de Hambourg, Mgr Heße.