Le pape François demande à l'agence italienne d'aide sociale de ne pas oublier les travailleurs étrangers

"La vie sociale se maintient grâce aux réseaux communautaires de soutien", a déclaré le pape François. "Le bien commun passe par le travail quotidien de millions de personnes qui partagent le principe du lien de solidarité entre les travailleurs.

Il a reconnu le vieillissement de la population italienne en exhortant l'agence à promouvoir un travail digne et stable et à lutter contre le travail illégal.

Le pape leur a demandé de "veiller à ce que le système de protection sociale soit à la hauteur des défis de sociétés qui, comme celle de l'Italie, sont de plus en plus âgées".

Le travail digne est toujours "libre, créatif, participatif et solidaire", a-t-il déclaré, citant l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium.

"Le bien-être est une forme de participation à son propre bien-être et à celui des autres", a-t-il poursuivi. "Mettre de côté des ressources économiques et garantir l'accès aux soins de santé sont des atouts précieux qui permettent de tenir ensemble les différentes saisons de la vie.

Le directeur général de l'INPS, Vincenzo Caridi, a déclaré que la réunion de lundi était une occasion d'écouter attentivement le pape François "à un moment où la sphère du travail social et de la proximité avec les plus petits est (dans la continuité des grands pontificats qui ont affronté le défi de la modernité) la pierre angulaire de son message".

M. Caridi a déclaré que "l'arbre de l'État-providence est nourri par de nombreuses racines culturelles, dont certainement la doctrine sociale de l'Église. Il s'agit d'une invitation, d'un élan qui donne de la force à tous les employés de l'Institut - croyants et non croyants - qui sont appelés à renouveler l'esprit de service avec lequel ils accomplissent leur engagement quotidien".

Dans son discours, le pape François a utilisé deux histoires tirées de la Bible pour illustrer à la fois un bon et un mauvais modèle de bien-être.

Un "mauvais bien-être", a dit le pape, est comme l'homme avide de la parabole de l'Évangile de saint Luc qui construit un entrepôt plus grand pour contenir toutes ses récoltes, prévoyant de se reposer, de manger, de boire et de s'amuser, "mais Dieu lui dit : 'Insensé, cette nuit on te demandera ta vie ; et les choses que tu as préparées, à qui appartiendront-elles'".

"Ceux qui accumulent uniquement pour eux-mêmes finissent par se faire des illusions", a déclaré François.

L'exemple du patriarche Joseph est un exemple de "bon bien-être".

En tant que gouverneur de l'Égypte, Joseph a ordonné que l'on mette de côté une partie de l'abondance de céréales afin de se préparer pour l'avenir, en cas de famine.

"Non seulement Joseph fait confiance à la providence de Dieu et la reconnaît, mais il fait preuve de prévoyance pour le bien du peuple", a expliqué François. "Il sait regarder vers l'avant, il envisage le bien même lorsque le mal semble prévaloir, il prend soin des personnes qui lui sont confiées. Et c'est là votre vocation : prendre soin des personnes dans l'avenir".