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Jeudi Saint

Le Jeudi saint est la plus complexe et la plus profonde de toutes les célébrations religieuses, à l'exception de la Veillée pascale. Il célèbre à la fois l'institution par le Christ lui-même de l'Eucharistie et de la prêtrise sacerdotale (distincte de la "prêtrise de tous les croyants"). En effet, lors de son dernier repas avec les disciples, une célébration de la Pâque, il est la victime de la Pâque offerte par lui-même, et chaque prêtre ordonné à ce jour présente ce même sacrifice, par l'autorité et le commandement du Christ, exactement de la même manière. La dernière Cène était aussi l'adieu du Christ à ses disciples rassemblés, dont certains allaient le trahir, le déserter ou le renier avant que le soleil ne se lève à nouveau.

La liturgie du Jeudi Saint, célébrée le soir parce que la Pâque commençait au coucher du soleil, montre également la valeur que Dieu attribue à l'humilité du service et la nécessité de la purification par l'eau (symbole du baptême) dans le Mandatum, ou lavage dans le lavement des pieds de Jésus à ses disciples, et dans le dépouillement et le lavage de l'autel par le prêtre. C'est d'ailleurs le nettoyage qui a donné à ce jour de la Semaine sainte le nom de Jeudi saint.

L'action de l'Église au cours de cette nuit témoigne également de l'estime qu'elle porte au corps du Christ présent dans l'hostie consacrée lors de l'adoration du Saint-Sacrement, porté en procession solennelle jusqu'à l'autel du Reposoir orné de fleurs, où il restera "enseveli" jusqu'à l'office de communion du Vendredi saint. Aucune messe ne sera plus célébrée dans l'église jusqu'à ce que la veillée pascale proclame la résurrection.

Enfin, il y a l'adoration du Saint-Sacrement par le peuple pendant la nuit, tout comme les disciples sont restés avec le Seigneur pendant son agonie sur le mont des Oliviers avant la trahison de Judas.

La célébration solennelle des événements du Jeudi saint recèle une telle abondance de symbolisme, couche après couche, que nous ne pouvons que l'évoquer dans ces quelques mots. Pendant de nombreux siècles, la dernière Cène de Notre Seigneur a inspiré de grandes œuvres d'art et de littérature, telles que le glorieux vitrail de la cathédrale de Chartres, la très populaire (et très imitée) Cène de Léonard de Vinci au XVIe siècle, et la réminiscence intitulée Jeudi saint, écrite par le romancier français François Mauriac dans les années 1930.

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