"Nous ne devons pas nous laisser diviser par l'ethnie, la religion ou l'appartenance politique. La corruption reste un obstacle au développement de notre pays", déclare-t-il, avant d'ajouter : "Certains des facteurs qui l'alimentent sont liés à l'ethnicité et au sectarisme religieux. Pâques nous enseigne que l'honnêteté et l'intégrité sont des valeurs que nous devons rechercher et défendre si nous voulons construire un Nigeria meilleur".
Pour que la renaissance nationale du pays ait lieu, l'archevêque Kaigama déclare : "Nous devons demander à nos dirigeants de rendre compte de leurs actions, exiger la transparence dans tous les actes de gouvernance et demander une réduction drastique du coût de la gouvernance".
"Nous devons également faire notre part en étant honnêtes et éthiques dans tous les aspects de notre vie. Ce n'est qu'en travaillant ensemble pour instaurer une culture de la confiance et lutter contre la corruption que nous pourrons créer un Nigeria juste et équitable pour tous", déclare le chef de l'Église catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en avril 1995 en tant qu'évêque du diocèse de Jalingo, au Nigeria.
Il poursuit : "Le Nigeria a besoin de dirigeants qui ont la capacité de servir et de diriger sans traitement préférentiel de groupes ou d'individus au détriment d'autres personnes sous leur responsabilité ; des dirigeants qui garantissent l'équité et ne font à tout moment que ce qui est vrai, beau, admirable, excellent et digne d'éloges ; pas comme Pilate, qui, bien qu'ayant le pouvoir de trancher en faveur de la vérité, a livré Jésus pour qu'il soit tué même lorsqu'il a été jugé non coupable.
"Nos dirigeants doivent être prêts à faire des sacrifices personnels plutôt que de vivre dans un luxe scandaleux alors que la grande majorité de ceux qui les ont élus se vautrent dans une pauvreté incroyable, compliquée par l'insécurité", ajoute-t-il.
L'archevêque catholique ajoute : "Nos dirigeants doivent avoir une conscience vivante, et non pas morte, car les fonds publics sont pris et mal utilisés, et les coûts des entreprises publiques gonflés à des fins égoïstes".
Les Nigérians ont besoin de dirigeants qui supervisent le recrutement, l'emploi, la nomination, la promotion des citoyens ou l'admission dans les institutions importantes sur la base du mérite et non sur des bases ethniques, religieuses ou des considérations géopolitiques égoïstes.
"Certains de nos dirigeants se sentent au-dessus de la loi, ce qui donne du poids au dicton selon lequel les lois sont comme des toiles d'araignée, où les pauvres et les faibles se font prendre, mais où les riches et les puissants passent facilement au travers", déclare-t-il, avant d'ajouter : "Nos dirigeants ne doivent pas utiliser leurs pouvoirs et leurs avantages économiques pour devenir des lois à eux tout seuls. Ils doivent se rappeler que le juge suprême (Dieu) les observe et jugera leurs actions".
Dans son message de Pâques, Mgr Kaigama évoque également les "difficultés économiques indicibles" que connaît le pays le plus peuplé d'Afrique.
Il déclare : "Le chômage est élevé et de nombreuses familles ont du mal à joindre les deux bouts. La pénurie de liquidités a aggravé l'inflation dans notre pays où le taux de pauvreté est déjà très bas. Il en résulte une montée des tensions et un climat général d'insatisfaction qui sont à la fois inquiétants et dangereux. Pâques nous annonce qu'il y a toujours de l'espoir pour un avenir meilleur".