La situation du Nigeria n'est ni irrémédiable ni insurmontable : Message de Pâques d'un archevêque

Même si la foi en la résurrection de Jésus-Christ ne fait pas disparaître immédiatement les "nombreux problèmes, difficultés et défis auxquels sont confrontés les Nigérians", Mgr Man-Oso Ndagoso affirme qu'"avec de la confiance et des cœurs ouverts, nous trouverons la force et le courage de les surmonter".

Il revient sur les élections générales du 25 février au Nigéria et affirme que la résurrection de Jésus reste une source d'espoir pour les Nigérians après "les tensions politiques et les divisions marquées au sein de la société provoquées par les résultats des élections générales qui viennent de s'achever".

"Comme ce fut le cas pour Jésus et ses disciples, la résurrection peut aussi être un nouveau départ pour nous, dans les limbes politiques actuels, mais seulement si nous avons l'état d'esprit du Christ pour guider et diriger notre vie quotidienne", déclare-t-il.

Il ajoute : "Le fait que Jésus soit sorti du tombeau signifie que nous aussi, par la grâce de sa résurrection, nous sortirons du tombeau des divisions politiques actuelles, des tensions, de la colère, de l'amertume et de la haine causées par le processus qui a abouti au résultat des dernières élections, perçu par certains citoyens comme entaché d'irrégularités".

Le 1er mars, l'organe électoral du Nigeria, la Commission électorale nationale indépendante (INEC), a déclaré le candidat du parti au pouvoir, Bola Ahmed Tinubu, vainqueur de l'élection présidentielle, a rapporté BBC News.

La direction de l'INEC a annoncé que M. Tinubu avait recueilli 8,8 millions de voix, contre 6,9 millions pour M. Abubakar et 6,1 millions pour M. Obi.

Les principaux partis d'opposition du Nigeria, le People's Democratic Party (PDP) et le Labour Party (LP) ont contesté les résultats, accusant l'INEC de ne pas avoir téléchargé les résultats présidentiels des bureaux de vote. Une pétition contre l'élection présidentielle a ensuite été déposée auprès de la Cour d'appel du Nigeria.

Dans son message de Pâques 2023, l'archevêque Man-Oso Ndagoso souligne la nécessité de "nouvelles attitudes et mentalités" pour favoriser l'esprit de réconciliation et de paix au milieu des tensions et des divisions "générées par les résultats des dernières élections générales dans le pays".

Il ajoute que l'esprit de réconciliation ne peut être encouragé que si "nous nous efforçons, malgré nos différences politiques, ethniques, religieuses et sociales, de voir les autres comme nos frères et sœurs plutôt que comme des adversaires et des ennemis".

"Le message central de Pâques, à savoir la transformation de la mort en vie, du péché en plénitude, de l'esclavage en liberté, doit être ressenti dans notre pays par nous qui croyons au Seigneur ressuscité. Si nous avons été transformés par la résurrection, son impact doit être ressenti par ceux qui nous entourent", ajoute-t-il.

L'archevêque de 63 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en mai 2003 en tant qu'évêque du diocèse de Maiduguri au Nigeria, déclare également que "la mort sacrificielle de Jésus sur la croix pour le salut de l'humanité appelle à un esprit de sacrifice, de courage et de détermination", non seulement pour les citoyens, mais aussi pour ceux qui occupent des postes de direction.

La mort sacrificielle de Jésus, ajoute-t-il, "nous enseigne qu'il arrive un moment où les dirigeants doivent prendre des décisions difficiles et douloureuses, même si elles sont manifestement à leurs risques et périls pour le bien commun".

Il exprime l'espoir que les dirigeants nouvellement élus dans la nation la plus peuplée d'Afrique auront le "courage politique et la volonté" de sauver le "pays du chaos et de l'effondrement total" au milieu du coût élevé de la vie alimenté par l'insécurité, la pénurie d'argent et la pénurie de carburant, entre autres.

L'archevêque Man-Oko Ndagoso appelle les Nigérians à concentrer leur attention sur les élus afin de s'assurer qu'ils tiennent leurs promesses, ce qui, selon lui, devrait être accompli par le biais d'une bonne gouvernance.

"La partisanerie à l'égard des élus devrait prendre fin avec la cérémonie de prestation de serment, qui devrait également marquer le début de la fourniture des dividendes de la démocratie par le biais d'une bonne gouvernance", déclare l'archevêque catholique nigérian.