Le chef de l'Église catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en avril 1999 en tant qu'archevêque de l'archidiocèse sud-africain de Bloemfontein, a condamné ce qu'il a appelé un nouveau mouvement anti-étrangers appelé Dudula (ce qui signifie : les expulser), qui, selon lui, a été forgé dans un chaudron de sentiments anti-étrangers.
Le mouvement Dudula, a déclaré Mgr Tlhagale, tente actuellement d'étendre sa présence (ou son venin) dans tout le pays.
Il a indiqué que des adeptes du mouvement Dudula ont monté la garde dans des hôpitaux et des établissements d'enseignement afin d'empêcher les migrants dépourvus de documents d'identité d'accéder à l'aide médicale ou les étudiants étrangers d'entrer dans les locaux de l'école.
Il a déclaré que le mouvement Dudula est animé d'une aversion intense pour les migrants et a expliqué : "Ce qu'il fait, c'est qu'il empoisonne l'environnement social en soulevant constamment la question des ressortissants étrangers sans papiers qui devraient être expulsés au lieu de régulariser leur séjour en Afrique du Sud".
"En outre, le mouvement Dudula n'est pas mandaté pour harceler les migrants au sujet de leurs documents d'identité. Il n'est pas un auxiliaire de la police sud-africaine. La police devrait rappeler Dudula à l'ordre. Mais Dudula a toute latitude pour harceler les migrants", a déclaré Mgr Tlhagale.
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Entre-temps, l'archevêque sud-africain a reconnu la contribution des migrants en Afrique du Sud, notant qu'ils continuent à participer au développement du pays même s'ils sont peu appréciés.
"Les migrants du Lesotho, du Malawi et du Mozambique travaillent dans le secteur minier depuis des décennies, même s'ils n'ont pas grand-chose à montrer", a déclaré Mgr Tlhagale.
Il a ajouté : "Les migrants apportent des compétences à l'économie. Ceux qui dirigent des entreprises fournissent des emplois même à la population locale. Nombreux sont ceux qui travaillent dans le secteur informel de l'économie. La contribution des migrants à l'économie est significative".
Selon l'archevêque catholique, qui est à la tête de l'archidiocèse de Johannesburg depuis son installation en juin 2003, les migrants apportent avec eux la passion de la réussite, l'ardeur au travail, la diversité culturelle et un sens de l'ouverture sur le monde, par opposition à ce qu'il décrit comme "un nationalisme et un isolationnisme étroits et repliés sur eux-mêmes".
Il a ajouté : "Les migrants font preuve d'une riche diversité culturelle sous la forme de coutumes, de traditions, de mode, de musique et d'arts".
"Enfin, les migrants font preuve d'un grand courage pour franchir les frontières et explorer de nouvelles possibilités afin d'améliorer leur vie", a observé l'archevêque catholique, ajoutant que la seule chose que les migrants demandent en retour est d'être traités avec dignité et de se voir offrir une chance de trouver de nouvelles opportunités et de vivre pacifiquement avec leurs voisins.
Dans ses remarques lors de la conférence, Mgr Joseph Mary Kizito, l'évêque de liaison pour le département des migrants et des réfugiés de la SACBC, a noté que la conférence épiscopale travaillait avec le département des affaires intérieures pour trouver une solution possible à plusieurs problèmes de documentation des religieux et des prêtres migrants.
Mgr Kizito a indiqué que le département des migrants et des réfugiés de la SACBC avait publié des livres et des articles, et organisé diverses campagnes de sensibilisation et ateliers de formation pour traiter de la situation des migrants en Afrique du Sud.