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"Grâce à Dieu, le calme revient" : Un archevêque s'exprime sur la crise de l'insécurité au Cameroun

Des signes positifs permettent d'espérer la fin de la situation d'insécurité prolongée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, a déclaré le président de la Conférence des évêques catholiques.

S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de la 48ème Assemblée plénière des membres de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), Mgr Andrew Fuanya Nkea a remercié Dieu pour le "calme relatif" qui règne dans les deux régions anglophones de la nation d'Afrique centrale.

"Nos efforts continus pour le retour de la paix dans notre pays n'ont pas été vains, car, malgré les menaces continues de Boko Haram dans le Nord et l'insécurité qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, nous ne baissons pas les bras ; au contraire, nous demandons au Christ ressuscité de nous inonder de sa paix", a déclaré le président de la CENC mardi 18 avril.

Il a souligné certains des indicateurs de l'espoir de paix et de normalité, en disant : "Grâce à Dieu, un calme relatif revient dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ; certaines entreprises rouvrent leurs portes et de nombreux enfants retournent à l'école".

"C'est un grand signe d'espoir, mais la situation d'insécurité reste très préoccupante", a déclaré Mgr Nkea lors de la cérémonie d'ouverture qui s'est tenue au siège du CENC à Yaoundé, la capitale du Cameroun.

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Les régions anglophones du Cameroun ont plongé dans un conflit en 2016 après qu'une manifestation d'avocats et d'enseignants a dégénéré. Un mouvement armé de séparatistes revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie a vu le jour à la suite de la répression des manifestants par le gouvernement.

Le boycott des écoles est devenu courant dans ces régions, tout comme les moratoires imposés sur la vie publique, connus sous le nom de "villes fantômes".

Dans son discours du 18 avril, Mgr Nkea a dénoncé les "exécutions extrajudiciaires" enregistrées dans le pays au cours des derniers mois, citant l'enlèvement et l'assassinat, le 17 janvier, du célèbre journaliste Arsène Salomon Mbani Zogo, que les membres du CENC ont condamné, qualifiant les événements d'"actes barbares, inhumains et inacceptables".

"Au cours des derniers mois, nous avons été très attristés par les diverses exécutions extrajudiciaires qui ont eu lieu dans notre société, au premier rang desquelles l'assassinat du journaliste Martinez Zogo à Yaoundé", a déclaré Mgr Nkea, qui était auparavant administrateur apostolique du diocèse de Mamfe, dans la région du sud-ouest du Cameroun.

L'archevêque catholique camerounais a rappelé que "les évêques du Cameroun et l'Église catholique universelle ont toujours appelé tous les peuples à respecter la vie humaine, qui est un don de Dieu depuis le moment de la conception jusqu'à sa mort naturelle".

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Tuer quelqu'un est un péché qui va à l'encontre du 5e commandement du Décalogue, qui stipule clairement : "Tu ne tueras pas" : Tu ne tueras pas", a-t-il souligné.

Mgr Nkea a ajouté : "Nous prions et espérons que les véritables assassins de nos concitoyens seront clairement identifiés et traduits en justice conformément aux lois de notre pays".

"Nous lançons un appel très fort à tous les Camerounais pour qu'ils cessent de s'entretuer. Nous sommes tous frères et sœurs de la même patrie, et enfants du même Dieu qui est notre Père à tous", a déclaré l'archevêque catholique de 57 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en août 2013 en tant qu'évêque coadjuteur du diocèse de Mamfe.

Il a ajouté : "Comme les apôtres au lendemain de Pâques, nous devons proclamer le Christ victorieux de la mort, à notre société marquée par diverses souffrances - crises sociopolitiques, difficultés agricoles, absence de routes de la ferme au marché, meurtres répétés, pandémie de Covid-19, coût élevé de la vie et autres injustices sociales, pour n'en citer que quelques-unes."

Dans une telle atmosphère, Mgr Nkea a déclaré : "Nous devons continuer à témoigner de notre foi dans un monde qui semble avoir perdu ses repères et qui cède aujourd'hui à toutes sortes d'abus".

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"Notre peuple a besoin de prier, notre pays a besoin de prières et nous devons nous tourner vers la Vierge Marie qui est la consolatrice des affligés, le miroir de la justice, l'aide des chrétiens et la reine de la paix, pour qu'elle intercède pour nous", a déclaré l'archevêque camerounais.

Il a imploré : "Que la même Bienheureuse Vierge Marie, Reine des Apôtres et Patronne spéciale du Cameroun, intercède pour nous afin que nous puissions atteindre nos objectifs communs et annoncer dignement la Bonne Nouvelle du Seigneur ressuscité à toute la création".

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.