"Malheureusement, cela affecte l'ensemble des masses qui dépendent des services fournis par ces travailleurs", déclare l'ordinaire du diocèse d'Oyo, qui est également président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS), une entité du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), à propos de l'insensibilité du gouvernement à la situation des travailleurs.
Selon lui, "seule une relation juste, fondée sur le dialogue et la sensibilité, peut garantir une sortie du bourbier de ressentiment et de suspicion qui caractérise actuellement les relations entre employés et employeurs dans le pays".
"Avec la dispensation imminente, les employés et les employeurs doivent adopter un nouveau régime de mérite et reconstruire la forteresse du travail qui s'écroule", déclare l'évêque catholique nigérian qui a été nommé membre du Dicastère du Vatican pour les communications en décembre 2021.
Célébrée chaque année le 1er mai depuis 1890 dans plus de 80 pays, la fête du travail célèbre les "contributions des travailleurs, promeut leurs droits et commémore le mouvement ouvrier".
Réfléchissant à la célébration de cette année, Mgr Badejo déclare : "Le travail est une ressource indispensable par laquelle Dieu a créé l'homme et par laquelle l'homme soutient le monde".
"On nous dit qu'après tout le travail, Dieu a vu que ce qu'il avait fait était bon. C'est pourquoi nous savons qu'il y a de la dignité dans le travail et que le travail est vraiment l'amour rendu visible. Il convient donc de féliciter les travailleurs en ce jour, de féliciter tous ceux qui fournissent du travail et de faire de même avec tous ceux qui créent un environnement propice au travail", ajoute-t-il.
Bien que le travail soit important et fondamental, l'évêque catholique nigérian trouve regrettable que "trop de facteurs privent des millions de travailleurs de la joie et de l'épanouissement qu'ils devraient tirer de leur travail".
"Malheureusement, aujourd'hui, les conflits, la discrimination, les structures injustes, la pénurie d'emplois, la mauvaise gestion et la cupidité entravent le développement humain intégral que le travail devrait apporter aux individus, à la famille et à la société. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette situation est regrettable et qu'elle mérite une attention urgente", déclare-t-il.
L'évêque nigérian de 61 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en octobre 2007 en tant qu'évêque coadjuteur du diocèse d'Oyo, ajoute : "Le développement humain intégral, l'idéal de toute l'humanité, restera un mirage si les questions litigieuses concernant le travail ne sont pas résolues".
"L'Église catholique enseigne qu'un salaire juste est un fruit légitime du travail. Le retenir ou le refuser peut constituer une grave injustice", déclare Mgr Badejo, avant de poursuivre : "La rémunération du travail doit garantir à l'homme la possibilité d'assurer dignement sa subsistance et celle de sa famille sur les plans matériel, social et culturel."