La voie à suivre, a déclaré le pape François, est celle de la vérité : "La clé pour accéder à cette vérité est une forme de connaissance qui n'est jamais détachée de l'amour, une connaissance qui est relationnelle, humble et ouverte, concrète et communautaire, courageuse et constructive. C'est ce que les universités sont appelées à cultiver et la foi à nourrir".
François a également souligné l'isolement croissant des personnes immergées dans les médias sociaux, tout en étant de moins en moins "sociales", et qui "ont souvent recours, comme dans un cercle vicieux, aux consolations de la technologie pour combler leur vide intérieur."
"Vivant à un rythme effréné, en proie à un capitalisme impitoyable, ils prennent douloureusement conscience de leur vulnérabilité dans une société où la vitesse extérieure va de pair avec la fragilité intérieure", a-t-il ajouté.
Le pape a ajouté qu'il ne voulait pas encourager le pessimisme, mais réfléchir à "l'orgueil et au pouvoir dénoncés à l'aube de la culture européenne par le poète Homère, que le paradigme technocratique exacerbe et qui menace, par une certaine utilisation des algorithmes, de déstabiliser encore davantage notre écologie humaine".
Dans son discours, le pape a également abordé l'importance de la culture, qu'il a décrite comme "la 'culture' de notre humanité et de ses relations fondamentales : avec le transcendant, avec la société, avec l'histoire et avec la création".
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Il a déclaré que le roman "Le seigneur du monde" de Robert Hugh Benson, paru en 1907, "était dans une certaine mesure prophétique dans sa description d'un avenir dominé par la technologie, où tout est rendu fade et uniforme au nom du progrès, et où un nouvel "humanitarisme" est proclamé, annulant la diversité, supprimant le caractère distinctif des peuples et abolissant la religion".
"Des idéologies opposées fusionnent et une colonisation idéologique prévaut, alors que l'humanité, dans un monde dirigé par des machines, est progressivement diminuée et que les liens sociaux sont affaiblis", a-t-il ajouté.
"Dans le monde techniquement avancé mais sinistre décrit par Benson, avec une population de plus en plus apathique et passive, il semble évident qu'il faut ignorer les malades, pratiquer l'euthanasie et abolir les langues et les cultures, afin de parvenir à une paix universelle qui n'est rien d'autre qu'une oppression fondée sur l'imposition d'un consensus.
Le pape a déclaré que l'un des messages qu'il souhaitait transmettre aux étudiants et aux professeurs de l'université était la célèbre maxime "connais-toi toi-même".
"Que signifient ces mots ? Connais-toi toi-même ? Ils nous conseillent d'être capables de reconnaître nos limites et, par conséquent, de réfréner la présomption d'autosuffisance", a-t-il déclaré. "La pensée technocratique poursuit un progrès qui ne connaît pas de limites, alors que l'être humain en chair et en os est fragile, et c'est précisément en faisant cette expérience qu'il prend conscience de sa dépendance à l'égard de Dieu et de son lien avec les autres et avec la création."
Lors de sa visite à Budapest, le pape François a rencontré la présidente Katalin Novák et le premier ministre Viktor Orbán. Il a également passé du temps avec des enfants et des jeunes adultes malvoyants, ainsi qu'avec des membres du clergé. Le matin du 30 avril, il a célébré la messe pour 50 000 personnes rassemblées sur la place Kossuth Lajos et aux alentours.