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Un archevêque catholique parle de la prestation de serment du président du Nigeria malgré une pétition

Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque d'Abuja au Nigeria. Crédit : Archidiocèse d'Abuja Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque d'Abuja au Nigeria. Crédit : Archidiocèse d'Abuja

Le fait que Bola Ahmed Tinubu ait prêté serment en tant que nouveau président du Nigeria malgré le fait que la pétition relative à l'élection présidentielle n'ait pas encore été entendue et jugée laisse perplexe, a déclaré Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque de l'archidiocèse d'Abuja.

La prestation de serment de M. Tinubu, 71 ans, a eu lieu le lundi 29 mai à Eagle Square, capitale du Nigeria, Abuja, qui peut accueillir 5 000 personnes, dans des conditions de sécurité renforcées, selon les médias.

Dans son message du dimanche de Pentecôte publié le 28 mai, Mgr Kaigama déclare : "Nous savons tous que plusieurs affaires judiciaires sont en cours. Il aurait été préférable de conclure les affaires judiciaires concernant les élections avant l'inauguration, mais la loi, telle qu'elle est, permet parfois des choses qui laissent perplexe".

"La justice doit être rendue pour ceux qui ont prêté serment, mais aussi pour ceux qui ont de véritables griefs et qui pensent avoir des faits et des preuves incontestables en leur faveur. Nos tribunaux doivent représenter un espoir très fort pour tous les Nigérians, et non pas le 'dernier espoir' comme on le dit souvent (parce que Dieu est notre dernier espoir)", déclare-t-il.

L'archevêque catholique nigérian ajoute : "Que la justice et la vérité prévalent en tout temps et en tout lieu afin que notre nation s'en porte mieux, c'est-à-dire que nous agissions tous avec justice, que nous aimions tendrement et que nous marchions dans une humble communion avec Dieu".

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Il poursuit en soulignant la nécessité pour le Nigeria de rejoindre la ligue des nations aux démocraties matures "en appelant ce qui est mal par son nom et ce qui est une aberration ou une controverse, ce qu'il est, sans crainte ni faveur".

L'ordinaire du lieu d'Abuja depuis décembre 2019 invoque également l'Esprit Saint pour transformer la nation ouest-africaine et son peuple, en leur donnant "la force et le courage de continuer malgré les temps difficiles et rudes".

"Que le Saint-Esprit apporte au Nigéria et aux Nigérians un nouvel esprit, un style, un comportement, une attitude, et détruise l'esprit de perception condescendante que nous avons les uns des autres", implore-t-il.

Que l'Esprit Saint, implore encore Mgr Kaigama, "engendre l'esprit de centrage sur l'autre plutôt que sur soi ; purifie en particulier nos fonctionnaires des tendances corrompues ; permette aux juges d'être influencés uniquement par la vérité et la justice et non par celui qui a le plus d'influence ou de ressources".

L'archevêque de 64 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en avril 1995, invoque également l'Esprit Saint pour la "transformation positive" des cœurs de tous les dirigeants de la nation la plus peuplée d'Afrique.

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"Que l'Esprit Saint donne aux citoyens nigérians ordinaires la grâce de bien vivre ; qu'indépendamment de la mauvaise gouvernance, de la corruption et des temps difficiles, ils restent fidèles à leur conscience devant Dieu", déclare-t-il dans son message du dimanche de Pentecôte 2023, le 28 mai.

Il a également invoqué la puissance de l'Esprit Saint pour "nous aider à nous débarrasser des préjugés religieux très forts et préjudiciables, des conflits ethniques qui entraînent des destructions incalculables de vies et de biens".

Que l'Esprit Saint, poursuit Mgr Kaigama, "souffle le vent mauvais de la politique acrimonieuse et de l'utilisation irréfléchie des ressources destinées au développement et à la prospérité des Nigérians ordinaires".

Silas Isenjia