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Une entité jésuite prévient que les pluies vont aggraver la situation des rapatriés au camp au Soudan du Sud

Des personnes fuyant le Soudan sont transférées de Renk à Malakal, où se trouvent leurs familles. Crédit : JRS Des personnes fuyant le Soudan sont transférées de Renk à Malakal, où se trouvent leurs familles. Crédit : JRS

La saison des pluies attendue dans l'Etat du Haut Nil au Soudan Sud risque d'aggraver la situation des rapatriés qui campent à Renk, l'un des points d'entrée pour ceux qui fuient la violence dans la capitale du Soudan, Khartoum, ont déclaré les responsables du Service Jésuite des Réfugiés (JRS).

Dans un rapport publié mardi 30 mai, les responsables de l'entité internationale pour les réfugiés de la Compagnie de Jésus (Jésuites) qui a mis en place "un point de contact" à Renk, dans le nord-est du Soudan Sud, décrivent la situation "pas facile" de certains de ceux qui fuient la guerre au Soudan qui a éclaté le 15 avril.

"Il n'est pas facile d'être coincé dans les limbes de Renk. Les gens ont peur que l'arrivée de la saison des pluies apporte des maladies et de nouveaux défis en matière d'hygiène et de santé", disent-ils, ajoutant que les réserves de nourriture et d'eau sont insuffisantes à Renk.

Les responsables de l'entité jésuite poursuivent : "La surpopulation et les ressources limitées ne font qu'aggraver une situation déjà vulnérable, déclenchant des tensions et des conflits au sein même de la population déplacée."

Les personnes déplacées "craignent de nouvelles violences et l'incertitude quant à la suite des événements", ajoutent les responsables du JRS.

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Dans le rapport du 30 mai, les responsables du JRS indiquent que des centaines de personnes déplacées arrivent chaque jour à Joda, une ville située entre le Soudan et le Soudan Sud ; ces personnes sont accueillies dans un centre de transit à Renk, la ville voisine de Joda.

Le conflit opposant les Forces de soutien rapide (RSF), la force paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, et les unités des Forces armées soudanaises (SAF) fidèles au chef du Conseil souverain de transition du Soudan qui a mené le coup d'État contre le gouvernement de transition en octobre 2021, le général Abdel Fattah al-Burhan, a entraîné le déplacement de plus d'un million de personnes, a rapporté Reuters.

Dans le rapport du 30 mai, les responsables du JRS déclarent que "de nombreuses familles souffrent des effets tragiques de la guerre".

Ils disent que certaines familles ont perdu leurs maisons, leurs biens, leurs rêves, et qu'elles n'ont aucun endroit sûr où aller.

Dans le rapport, Batika, une personne déplacée à Renk, dit que la guerre au Soudan était "trop difficile à supporter".

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Batika a expliqué au JRS qu'elle et sa famille ont dû quitter le Soudan après qu'un de ses proches parents ait été abusé sexuellement par un homme en uniforme en plein milieu de la journée.

Dans le cadre des efforts pour soutenir les victimes de la guerre, l'entité jésuite collabore avec des partenaires pour "offrir des premiers soins psychologiques, des espaces sûrs pour que les enfants puissent dessiner et jouer, ainsi que des services de physiothérapie de base et la distribution d'articles non alimentaires pour les cas les plus vulnérables".

"Le JRS est présent au Soudan du Sud depuis des années mais n'avait jamais opéré dans la ville frontalière de Renk auparavant. Ce besoin est né de la mission du JRS d'accompagner les plus vulnérables et d'intervenir là où c'est le plus nécessaire", expliquent les responsables de l'entité jésuite dans le rapport du 30 mai.

Silas Isenjia