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Les évêques catholiques demandent la fin des violences au Tchad

Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET). Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET).

Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET) exigent la fin des violences dans ce pays d'Afrique centrale, dénonçant l'effusion continue de "sang et de larmes".

Dans un communiqué, les évêques catholiques affirment que les maux dont souffre le peuple de Dieu au Tchad "tendent à se multiplier, à s'étendre dans l'espace, à durer dans le temps... bref, à devenir structurels".

"Le sang et les larmes des Tchadiens ont assez coulé, et cela doit cesser", affirment les membres de la CET dans la déclaration qu'ACI Afrique s'est procurée le mardi 30 mai.

Ils exigent que le gouvernement tchadien agisse "en toute impartialité et légalité s'il ne veut pas être accusé d'en être l'auteur et d'utiliser la terreur et d'en faire un moyen de gouverner, de se maintenir ou de conserver le pouvoir".

"La liste des conflits sanglants et des victimes d'épées, de flèches, de lances et de balles est longue et horrible", déplorent les chefs de l'Église catholique, ajoutant que les Tchadiens ne meurent pas seulement d'épées, de flèches et de balles, mais aussi de difficultés économiques.

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Ils affirment que la région aurifère du Tibesti "se distingue par ses nombreux cas de tortures et de meurtres inhumains", et que dans le sud du pays, de nombreuses personnes sont enlevées pour obtenir une rançon, et que des maisons et des fermes sont incendiées quotidiennement.

"La destruction de toutes les possibilités d'activités économiques formelles et informelles, le ralentissement voire l'arrêt des secteurs de services essentiels et le chômage des jeunes plongent tout le pays dans une situation de paupérisation généralisée", affirment les membres du CET.

"Les pénuries de toutes sortes affaiblissent notre peuple et le tuent à petit feu", déplorent-ils, ajoutant : "La pénurie de produits pétroliers et ses conséquences sur tous les secteurs de la vie des individus et des institutions sont tout simplement incompréhensibles pour un pays producteur de pétrole".

Selon eux, les difficultés économiques et l'insécurité galopante "sont révélatrices d'une manière de gouverner et de courants de pensée qui doivent changer si nous ne voulons pas donner une mauvaise image de notre pays".

"Ces situations, créées volontairement ou par ignorance, sont des défis qui doivent nous interpeller tous, mais en premier lieu les gouvernants, dont le seul but est de garantir la sécurité et le bien-être de leur peuple", affirment les évêques catholiques.

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Pour améliorer la situation, "efforçons-nous de pratiquer la justice et le droit, de rechercher la paix, la sécurité et le bien-être pour tous, en refusant de nous compromettre dans des pratiques qui sont monnaie courante dans notre pays : le népotisme, la corruption et toutes les formes d'exclusion".

"Notre pays a trop souffert de pratiques destructrices du tissu et des relations sociales. Le moment est venu pour nous de réaliser que Dieu rendra tôt ou tard justice aux pauvres et leur rendra leur dignité bafouée", affirment les membres du CET.

Ils expriment leur optimisme : "La victoire de la vie sur la mort que nous venons de célébrer à Pâques nous en donne l'assurance. C'est la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres, de la libération de toute domination".

Magdalene Kahiu