Nairobi, 31 mars, 2020 / 2:03 (ACI Africa).
La brutalité exercée sur une partie des Kenyans par les policiers dans leur tentative de faire respecter le couvre-feu du matin au soir mis en place par le gouvernement pour freiner la propagation de COVID-19 a attiré l'attention des évêques catholiques qui, tout en condamnant les épisodes du vendredi 27 mars, ont appelé les agents de sécurité à agir avec un visage humain, en respectant la dignité des personnes.
Dans leur déclaration du 28 mars, les évêques expriment leur incrédulité suite aux "rapports des médias sur la brutalité et le harcèlement des agents de sécurité sur les membres du public dans l'application des directives présidentielles" de maintenir un couvre-feu de 19h à 5h du matin dans tout le pays à partir du 27 mars.
"Nous avons été choqués de constater que des membres vulnérables de la société, tels que les femmes et les enfants, mais aussi certains acteurs critiques, comme les journalistes et les fournisseurs de denrées alimentaires, étaient harcelés par les agents de sécurité", ont déclaré les évêques dans la lettre signée par le président de la Commission catholique pour la justice et la paix (CJPC) de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), Mgr John Oballa.
La police et les navetteurs de la ville côtière de Mombasa au Kenya se sont affrontés vendredi après-midi alors que les habitants se sont précipités pour embarquer sur le ferry du Likoni afin de respecter le couvre-feu. A Kisumu, la ville portuaire du lac Victoria, la police a gazé au lacrymogène les Kenyans qui n'ont pas respecté le couvre-feu dès le premier jour de son application, un scénario reproduit dans d'autres villes kenyanes.
"Les actions des forces de l'ordre hier dans tout le pays, en particulier à Mombasa, sont inacceptables", déclarent les évêques dans leur déclaration du 28 mars et ajoutent : "Les actes brutaux ne font qu'ajouter des blessures supplémentaires aux personnes déjà vulnérables, ce qui expose encore plus la grande majorité au risque de propagation et de contraction du virus, y compris les forces de sécurité".