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Le référendum constitutionnel n'est pas une priorité pour la RCA : Les évêques catholiques au gouvernement

Les membres de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA). Crédit : Médias Catholiques Rca Centrafrique Les membres de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA). Crédit : Médias Catholiques Rca Centrafrique

Les évêques catholiques de la République centrafricaine (RCA) ont reproché au gouvernement sa décision d'organiser un référendum constitutionnel à un moment où le pays est confronté à des questions vitales, y compris des défis économiques et sociopolitiques.

Le 30 mai, le président de la RCA, Faustin-Archange Touadera, a annoncé qu'il avait décidé, après consultations, de "soumettre ce projet de nouvelle constitution à un référendum". Cela permettrait au chef de l'État, qui en est à son deuxième et dernier mandat, de briguer un nouveau mandat, ce que ses détracteurs ont critiqué.

Selon le président Touadera, le référendum sur la nouvelle constitution devrait avoir lieu le 30 juillet.

Dans un communiqué publié le dimanche 25 juin, les membres de la Conférence épiscopale d'Afrique centrale (CECA) déclarent : "Face à la situation sociopolitique et économique qui prévaut dans notre pays, le gouvernement a fait aujourd'hui le choix politique de convoquer un référendum pour doter notre pays d'une nouvelle constitution".

"L'Eglise s'interroge sur la pertinence d'un tel choix politique du gouvernement au regard des principes et jeux démocratiques et surtout des nombreux défis sociopolitiques et économiques auxquels le pays est confronté", affirment les membres de la CECA.

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Ils ajoutent : "L'extrême pauvreté de la majorité de la population, aggravée par l'inflation des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, sans augmentation du pouvoir d'achat du peuple centrafricain, est le panorama quotidien auquel nous sommes confrontés."

Les évêques catholiques ajoutent qu'il y a "de nombreux cas de vols à main armée dans nos quartiers, dans les villes de nos provinces et sur les différents axes routiers".

Ils ajoutent que "l'impunité dont jouissent malheureusement certains auteurs et le manque de confiance dans le système judiciaire créent un sentiment de frustration et un cercle vicieux".

"La frustration pousse les victimes à se faire justice elles-mêmes, et elles deviennent à leur tour les auteurs des violences. Il est clair que toute persistance de la violence et de la haine, de l'injustice, de l'impunité et de la corruption généralisée compromet la capacité de notre pays à se reconstruire et à se relever", affirment-ils.

Dans leur déclaration de cinq pages partagée avec ACI Afrique, les membres de la CECA remercient le gouvernement centrafricain pour "tous les efforts et sacrifices consentis pour restaurer la paix et recouvrer progressivement la souveraineté nationale".

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"Nous devons éviter de créer des conditions qui pourraient conduire à de nouveaux troubles sociopolitiques", préviennent les évêques catholiques de RCA.

Magdalene Kahiu