Advertisement

Un évêque du Burkina Faso solidaire des catholiques qui sautent la messe par crainte des attentats

Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, évêque du diocèse catholique de Dori au Burkina Faso. Crédit : AED Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, évêque du diocèse catholique de Dori au Burkina Faso. Crédit : AED

De nombreuses personnes n'assistent plus à la messe au Burkina Faso par crainte des attaques djihadistes, a déclaré l'évêque du diocèse catholique de Dori, qui s'est dit proche de ceux qui craignent pour leur vie.

Selon Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, 50 % du territoire de ce pays d'Afrique de l'Ouest est occupé par des terroristes, et de nombreuses paroisses catholiques ont été laissées à l'abandon, leurs membres restant à l'écart par crainte des attaques.

Dans une interview accordée à la fondation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) International, Mgr Birfuoré a déclaré : "Nous les comprenons et nous ne leur demandons pas d'aller au-delà de leur courage".

Il précise qu'au Burkina Faso, la terreur est dirigée contre tous les habitants du pays "qui ne professent pas le même islam que les djihadistes, y compris les musulmans".

Le groupe djihadiste le plus connu dans ce pays d'Afrique de l'Ouest est le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", qui, selon l'évêque de Dori, "est en train de comprendre que son objectif réel est d'opprimer la société d'aujourd'hui, qui est une société multireligieuse de dialogue et de coexistence".

Advertisement

Mgr Birfuoré a confié à l'AED qu'en raison du djihadisme au Burkina Faso, trois des six paroisses de son diocèse ont dû être abandonnées pour des raisons de sécurité.

Il affirme que les Burkinabés sont épuisés et ajoute : "Beaucoup ont perdu des membres de leur famille ; il y a aussi beaucoup de destructions matérielles".

Mgr Birfuoré ajoute que l'Église s'efforce de rester en contact avec ses membres par le biais de la radio et de dons.

"Parfois, nous avons réussi à envoyer de la nourriture et des secours dans des zones reculées. Nous nous adaptons à la situation du mieux que nous pouvons", déclare l'évêque catholique, qui préside également la Conférence épiscopale mixte du Burkina Faso et du Niger, la Conférence des évêques catholiques du Burkina Faso et du Niger (CEBN).

Le Burkina Faso est ravagé par les troupes islamistes depuis 2015. Selon l'AED, ces troupes sont recrutées parmi la population locale et à l'étranger.

Plus en Afrique

Equipe Editoriale ACI Afrique