Khartoum, 19 août, 2023 / 7:53 (ACI Africa).
"Quand deux éléphants se battent, l'herbe souffre", dit un proverbe africain. Dans le cas du Soudan, les deux éléphants sont les deux généraux de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan (chef des Forces armées soudanaises, SAF) et Mohamed Hamdan Dagalo (chef de la force paramilitaire, les Forces de soutien rapide, RSF).
"Les deux idiots", soupire Walid Ahmed, qui est assis sur un lit, regarde vers le bas, d'une main il se tient le front et de l'autre il serre le poignet de sa femme. Ce jour-là, au marché du Darfour, la quasi-totalité de la récolte d'un territoire grand comme la France s'est embrasée... Il ne s'agit pas d'une "guerre civile" puisqu'elle ne découle pas d'oppositions idéologiques ou de différences ethniques du peuple soudanais, mais d'une violence qui s'est déchaînée lorsque le chef des forces spéciales a compris qu'il pouvait accroître son pouvoir à Khartoum...
Ainsi commence l'article "Martirio Sudan", paru dans le numéro de juillet/août 2023 du "Bollettino Salesiano", édité par Antonio Labanca, attaché de presse des "Missioni don Bosco", qui décrit la situation dans ce pays du nord-est de l'Afrique où une guerre fratricide se déroule depuis le 15 avril. Il reprend les propos du directeur de la Maison de Khartoum selon lesquels les Salésiens de Don Bosco (SDB) veulent "continuer à apporter une aide matérielle et spirituelle à chaque personne".
L'article se fait l'écho de l'appel des "Missions salésiennes" à collecter des fonds pour faire face à cette situation d'urgence : "Le Soudan, dévasté par plusieurs guerres depuis des décennies, y compris le conflit au Darfour en 2003 et la crise humanitaire dévastatrice qui en a résulté, se trouve dans une région très instable : de nombreux pays voisins ont souffert de bouleversements politiques et de conflits majeurs, ce qui continue à provoquer des millions de réfugiés dans toute cette zone".
La voix recueillie par le journaliste, qui provient du théâtre de la guerre, est celle du père Mathew Job, directeur de la communauté salésienne de la ville d'Al Ubayyid (El Obeid), dans le sud-ouest du pays, qui demande au monde de parler de ce qui se passe car ce "n'est pas le moment du silence". Malgré tout, les missionnaires ont décidé de rester à Khartoum et à El-Obeid tant que les conditions politico-militaires le permettront.