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Un évêque catholique attribue la montée du paganisme au Nigeria à des chefs religieux égoïstes

Mgr Godfrey Onah, évêque du diocèse de Nsukka au Nigeria. Crédit : Diocèse de Nsukka Mgr Godfrey Onah, évêque du diocèse de Nsukka au Nigeria. Crédit : Diocèse de Nsukka

Le paganisme serait en hausse au Nigeria, un phénomène que l'évêque du diocèse catholique de Nsukka attribue aux prêches "sans croix et sans caféine" des dirigeants chrétiens de ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Selon Mgr Godfrey Onah, les chrétiens ont recours au paganisme parce qu'ils ne peuvent plus trouver l'amour dans les églises.

"La résurgence actuelle du paganisme et du fétichisme est en partie due au christianisme égoïste décaféiné sans croix prêché par de nombreux dirigeants chrétiens au Nigeria", a déclaré Mgr Onah dans une vidéo téléchargée sur sa chaîne YouTube.

Il a ajouté, dans la vidéo du dimanche 3 septembre : "Nous avons perdu nos fidèles parce qu'ils ne trouvent pas l'amour du Seigneur crucifié dans nos églises et dans nos vies. Le temps est venu pour nous de revenir sur nos pas et de commencer à prêcher le Christ crucifié et à vivre cette prédication dans nos vies".

Le 9 août, les évêques catholiques de la province ecclésiastique d'Owerri (OWEP) ont exprimé leur inquiétude face à l'augmentation du néo-paganisme chez les jeunes qui, selon eux, ont recours à des méthodes rituelles pour acquérir de l'argent.

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Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion de deux jours au secrétariat diocésain d'Umuahia, les membres de l'OWEP, qui comprennent les Ordinaires locaux de l'archidiocèse d'Owerri et des diocèses d'Aba, Ahiara, Okigwe, Umuahia et Orlu, ont regretté que certains jeunes aient eu recours à des meurtres rituels et à d'autres formes d'activités criminelles.

"Nous sommes alarmés par le rythme auquel nos jeunes retombent dans le néo-paganisme", ont déploré les dirigeants de l'Église catholique dans la déclaration signée par leur président, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji, de l'archidiocèse d'Owerri.

Ils ont ajouté que les jeunes de la nation ouest-africaine "sont attirés par des rituels fétichistes dans leur quête d'argent, de pouvoirs démoniaques et de fausses assurances de protection".

Les membres de l'OWEP ont également exprimé leur inquiétude quant au fait que les jeunes Nigérians appartenant à différents cultes intimidaient les autres et utilisaient les cultes pour dissimuler leurs activités criminelles aux yeux de la loi.

Dans son message du 3 septembre, l'évêque Onah a déclaré que l'individualisme au Nigeria avait désillusionné de nombreux jeunes du pays.

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Il s'étonne que dans le pays le plus peuplé d'Afrique et l'un des plus riches du monde, seules quelques personnes vivent dans l'opulence.

"Quel est l'intérêt pour une nation, un peuple, de posséder toutes les richesses mais de perdre ses citoyens ? Le Nigeria est l'une des nations les plus riches du monde. Mais à cause d'une mauvaise gestion, nous avons perdu nos citoyens. Beaucoup de nos jeunes vivent dans un pays qui n'a plus confiance en eux. Si l'on prend l'exemple de l'Igboland, les Igbo du sud-est peuvent être très riches, conduire des voitures très chères et construire de merveilleuses et gigantesques demeures. Mais nous avons perdu nos jeunes, nous avons perdu nos valeurs".

"Le temps est venu pour nous de nous demander ce qui est essentiel dans nos vies et de reconstruire progressivement notre nation brisée", a déclaré l'évêque catholique nigérian qui est à la tête de Nsukka depuis sa consécration épiscopale en juillet 2013.

Il s'est ensuite exprimé sur le scrutin présidentiel contesté au Nigéria et sur celui d'autres dirigeants politiques, et s'est adressé aux tribunaux chargés de traiter les requêtes électorales.

Lors du scrutin présidentiel, la victoire du président Bola Ahmed Tinubu, déclaré vainqueur de l'élection du 25 février par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a été contestée devant les tribunaux par Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire (PDP), et Peter Obi, du Parti travailliste (LP).

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Dans son message du 3 septembre, l'évêque de Nsukka appelle les tribunaux électoraux travaillant sur les pétitions électorales au Nigeria à agir avec transparence.

Il a cependant averti les Nigérians de ne pas avoir de grandes attentes vis-à-vis des juges du tribunal, indiquant que les fonctionnaires sont des produits du système "corrompu" du pays.

"Nous devons nous rappeler que les honorables juges sont des Nigérians. Ils ne sont pas tombés du ciel. Ils sont le produit de la même société corrompue dans laquelle nous vivons tous. Nous devrions donc modérer nos attentes, car de grandes attentes annoncent de grandes déceptions", a-t-il déclaré.

Mgr Onah a exhorté les Nigérians à se satisfaire des résultats du tribunal électoral, tout en soulignant qu'ils ne plairaient pas à tout le monde.

"Quel que soit le jugement rendu par les tribunaux, certains se réjouiront, d'autres protesteront. Le jugement ne doit donc pas s'accompagner d'équivoques, d'arguties juridiques et de détails techniques. Le jugement doit être clair pour que nous tous, Nigérians ordinaires, comprenions que justice a été rendue. Sinon, nous nous blâmerons nous-mêmes pour les conséquences", a-t-il déclaré.

Agnes Aineah