Cité du Vatican, 11 octobre, 2023 / 3:14 (ACI Africa).
Lors de sa première audience générale depuis le début du Synode sur la synodalité la semaine dernière, le pape François a repris sa catéchèse sur le thème du zèle apostolique, en se concentrant cette fois sur l'histoire de la sainte italo-soudanaise Joséphine Bakhita, qu'il a décrite comme "une parabole existentielle du pardon".
Née en 1869 dans la région du Darfour, Joséphine a été vendue comme esclave alors qu'elle était une jeune fille. Elle a été échangée entre différents propriétaires et a enduré des épreuves incroyables : elle a été convertie de force à l'islam et a été soumise à la scarification, un processus par lequel la peau est intentionnellement coupée, ou marquée au fer rouge, pour créer un motif précis. Ses ravisseurs lui ont d'ailleurs donné le nom de Bakhita, qui se traduit en arabe par "fortunata", c'est-à-dire chanceuse.
En 1883, elle est vendue au vice-consul italien Callisto Legnani. En 1884, suite à l'instabilité politique qui avait englouti Khartoum, ils ont fui le Soudan pour l'Italie. Elle a ensuite été cédée à Augusto Michieli, un ami de Legnami. Elle a rencontré le catholicisme pour la première fois lorsqu'elle a été confiée aux soins des sœurs canossiennes à Venise.
Alors que Michieli tente de la ramener de force au Soudan avec lui, elle refuse. Son cas a été porté devant le tribunal italien, qui a finalement décidé que son esclavage était nul, étant donné que la Grande-Bretagne avait interdit l'esclavage avant qu'elle ne soit vendue et que l'esclavage n'a jamais été légal en Italie. Le 9 janvier 1890, en tant que femme libre, elle s'est convertie au catholicisme et, neuf ans plus tard, en 1896, elle a prononcé ses vœux perpétuels chez les sœurs canossiennes. Bakhita a été canonisée le 1er octobre 2000 par le pape Jean-Paul II et est la sainte patronne du Soudan et des survivants de la traite des êtres humains.
C'est l'exemple de bonté et de charité des sœurs qui a si profondément touché Bakhita, conduisant finalement à sa conversion, et qui a été le catalyseur de sa vocation religieuse, mais qui lui a aussi inculqué l'impératif évangélique du pardon.