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Les évêques catholiques du Nigeria mettent en garde contre les "doutes et les craintes" suscités par le vaccin contre le papillomavirus

Crédit : Nigeria Catholic Network Crédit : Nigeria Catholic Network

Les évêques catholiques du Nigeria mettent en garde le gouvernement fédéral du pays contre la tentation d'ignorer "les doutes et les craintes" exprimés par la population au sujet du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), qui doit être administré aux jeunes filles âgées de 9 à 14 ans dans le cadre d'une campagne nationale.

Dans une déclaration transmise à ACI Afrique lundi 23 octobre, les membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) se prononcent sur la première phase de l'exercice de vaccination contre le papillomavirus qui doit débuter dans le pays le plus peuplé d'Afrique mardi 24 octobre et qui vise plus de six millions de jeunes filles dans le pays.

"L'Agence nationale de développement des soins de santé (NPHCDA) et les agences collaboratrices ne devraient pas balayer d'un revers de main les doutes et les craintes de la population quant à la sécurité du vaccin contre le papillomavirus", affirment les membres du CBCN.

Ils ajoutent : "Le gouvernement doit veiller à ce que le vaccin soit examiné avec diligence".

Dans la déclaration signée par le président du CBCN, Mgr Lucius Ugorji, et le secrétaire du CBCN, Mgr Donatus Ogun, les évêques catholiques du Nigeria affirment que si les vaccins ont contribué à l'amélioration de la santé dans le monde entier, le vaccin contre le papillomavirus a été signalé comme ayant des effets néfastes sur les personnes qui le reçoivent.

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Ils se disent conscients du fait que les personnes, qu'elles aient ou non des connaissances médicales, sont préoccupées par le vaccin, qui viserait à protéger les jeunes filles contre le cancer du col de l'utérus.

Les agences concernées "devraient également donner la priorité à la fourniture aux personnes qui acceptent le vaccin des informations adéquates et appropriées dont elles ont besoin pour faire des choix éclairés sur une intervention donnée", ajoutent les membres du CBCN.

Ils exhortent le NPHCDA du Nigeria et d'autres agences à promouvoir l'éducation à la chasteté et des choix de vie sexuelle sains en tant que stratégie de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le papillomavirus.

Les responsables de l'Église catholique soulignent également la nécessité d'obtenir le consentement des parents avant d'administrer le vaccin aux jeunes filles concernées.

En 2019, des membres de l'Association des médecins catholiques du Kenya (KCDA) ont exprimé leur opposition au vaccin contre le VPH que le gouvernement kenyan devait lancer le 18 octobre 2019 dans la ville côtière de Mombasa.

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Dans une interview accordée à AMECEA Online News, le Dr Wahome Ngare, gynécologue et membre de la KCDA, a déclaré que, comme la gonorrhée, la syphilis et l'hépatite B, le VPH "se propage en raison du comportement et ce que les prestataires de soins de santé primaires devraient faire, c'est d'éclairer la communauté sur la nécessité de l'autodiscipline."

"Les gens doivent savoir qu'ils contractent ces maladies en raison de leurs habitudes sexuelles. Par conséquent, il est préférable que les célibataires attendent le mariage et, s'ils sont mariés, qu'ils soient fidèles à leur conjoint", a ajouté le Dr Ngare.

Le médecin kenyan a également déclaré à AMECEA Online News : "Les personnes infectées par le papillomavirus humain finissent, dans 99,85 % des cas, par ne pas avoir de cancer. Cela s'explique par le fait que le corps humain détruit naturellement le virus. C'est un fait médicalement documenté. Il s'agit d'une immunité naturelle, sans médicaments ni vaccins. Il reste donc 0,15 % de la population qui développe une infection persistante à HPV. Or, on sait qu'une infection persistante au VPH peut entraîner un cancer du col de l'utérus si elle se poursuit pendant 8 à 10 ans.

Magdalene Kahiu