Le pape a prononcé son discours au cours de la dernière semaine de l'assemblée synodale, qui a duré près d'un mois. Il a écouté les interventions de cardinaux, d'évêques, de prêtres, de religieuses et de laïcs qui ont parlé de la "synodalité" et de leurs expériences dans l'Église.
Le pape François n'a cité qu'une seule intervention de déléguée dans son discours, celle de Sœur Liliana Franco, une religieuse colombienne qui était l'une des 42 femmes ayant participé au synode de l'Amazonie, où elle s'est exprimée lors d'une cérémonie controversée de plantation d'arbres dans les jardins du Vatican.
Dans son discours, le pape François a fait l'éloge de l'intuition féminine qui a conduit les femmes à s'approcher du tombeau vide de Jésus après la résurrection. Il a fait remarquer que de nombreux membres de la hiérarchie de l'Église ont reçu leur foi de leurs mères et de leurs grands-mères, ajoutant que la foi est souvent transmise "dans un dialecte féminin".
Une grande partie du discours du pape a porté sur le "fléau" du cléricalisme et de la mondanité, un thème sur lequel le pape s'est concentré depuis le début du synode.
Au cours de la première semaine de l'assemblée synodale, le pape François a remis à chaque participant un exemplaire d'un livre qu'il a écrit et qui s'intitule "Santi, non mondani : La grâce de Dieu nous sauve de la corruption intérieure" ("Saints, non mondains : la grâce de Dieu nous sauve de la corruption intérieure").
Le livre est une compilation d'un texte publié par le cardinal Jorge Mario Bergoglio lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires en 2005, intitulé "Corruption et péché", et d'une lettre au ton ferme que le pape François a adressée à tous les prêtres du diocèse de Rome le 5 août.
"Comme il est naturel de parler des princes de l'Église, ou des promotions épiscopales comme d'une progression dans la carrière... la mondanité qui maltraite le peuple saint et fidèle de Dieu", a déclaré le pape François dans son discours du synode.
Le pape a ajouté qu'il était peiné de constater que certains bureaux paroissiaux proposent une "liste de prix" pour les services sacramentels, comme un "supermarché du salut" où les prêtres agissent comme "de simples employés d'une entreprise multinationale".
Soit l'Église est le peuple fidèle de Dieu "en chemin", saint et pécheur, soit elle finit par être une entreprise offrant une variété de services", a déclaré le pape François.