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Bureau de la doctrine du Vatican : les personnes transgenres peuvent recevoir le baptême et assister à des mariages

Fonts baptismaux de la cathédrale Saint-Étienne à Vienne, en Autriche. | Bwag via Wikipedia (CC BY-SA 4.0). Fonts baptismaux de la cathédrale Saint-Étienne à Vienne, en Autriche. | Bwag via Wikipedia (CC BY-SA 4.0).

Le bureau de doctrine du Vatican a déclaré qu'un adulte qui s'identifie comme transgenre peut recevoir le sacrement du baptême dans les mêmes conditions que tout autre adulte, tant qu'il n'y a pas de risque de scandale ou de confusion pour les autres catholiques.

Le Vatican a également déclaré que les enfants ou les adolescents qui connaissent des problèmes d'identité transgenre peuvent également recevoir le baptême "s'ils sont bien préparés et s'ils en ont la volonté".

Le document répondant à ces questions et à d'autres questions relatives aux sacrements pour les personnes qui s'identifient comme transgenres et les personnes ayant des relations homosexuelles a été rédigé en réponse aux questions posées au Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) en juillet par Mgr Giuseppe (José) Negri, évêque de Santo Amaro, au Brésil. Ces conseils s'inscrivent dans le cadre des discussions en cours au sein de l'Église catholique sur la pastorale de la communauté LGBTQ, à la lumière de l'accent mis par François sur l'accompagnement et la synodalité.

La réponse du dicastère est datée du 31 octobre et signée par le préfet du DDF, le cardinal Victor Fernández, et par le pape François. Elle est disponible en italien sur le site du Vatican.

Le Vatican a également répondu aux questions de savoir si les personnes s'identifiant comme transgenres ou celles ayant des relations homosexuelles peuvent être parrains ou témoins d'un mariage, et si les enfants adoptés ou nés par procréation assistée de couples de même sexe peuvent être baptisés.

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Pour la dernière question, le DDF a cité le paragraphe 868 du Code de droit canonique et a déclaré que "pour que l'enfant soit baptisé, il faut qu'il y ait un espoir fondé qu'il soit éduqué dans la religion catholique".

L'explication du Vatican
Sur la question des personnes qui s'identifient comme transgenres et de leur réception du sacrement du baptême, le dicastère a donné quelques pistes de réflexion, "en particulier lorsqu'il y a un doute sur la situation morale objective dans laquelle se trouve une personne, ou sur sa disposition subjective à l'égard de la grâce".

Il explique ensuite que l'Église catholique enseigne que le baptême reçu sans repentir pour des péchés graves, bien qu'il confère un caractère sacramentel indélébile, n'accorde pas la grâce sanctifiante.

Le Vatican a cité le Catéchisme de l'Église catholique, saint Thomas d'Aquin et saint Augustin d'Hippone pour expliquer qu'une fois qu'une personne a la bonne disposition, c'est-à-dire qu'elle s'est repentie de tout péché grave, le caractère sacramentel du baptême "est une cause immédiate qui dispose à recevoir la grâce".

"On comprend ainsi pourquoi le pape François a voulu souligner que le baptême "est la porte qui permet au Christ Seigneur d'habiter en notre personne et nous permet d'être immergés dans son Mystère"", précise la DDF, citant une audience générale du 11 avril 2018 du pape François.

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"Cela implique concrètement", poursuit-elle, citant l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013 de François, "que les portes des sacrements ne doivent pas non plus être fermées pour n'importe quelle raison". Cela est particulièrement vrai pour le sacrement qui est lui-même "la porte" : le baptême. ... L'Eglise n'est pas un péage, c'est la maison du Père, où il y a une place pour chacun, avec tous ses problèmes".

Le DDF a conclu que même s'il existe des doutes sur la situation morale objective d'une personne ou sur sa disposition subjective à la grâce, "la fidélité de l'amour inconditionnel de Dieu, capable d'engendrer une alliance irrévocable même avec le pécheur" ne doit pas être oubliée.

"En tout état de cause, l'Église doit toujours appeler à vivre pleinement toutes les implications du baptême reçu, qui doivent toujours être comprises et déployées dans l'ensemble du parcours de l'initiation chrétienne".

Autres questions connexes
Le bureau doctrinal a déclaré qu'une personne transgenre ayant subi un traitement hormonal ou une opération de changement de sexe peut remplir le rôle de parrain ou de marraine pour un baptême "sous certaines conditions", mais a ajouté qu'un tel rôle n'est pas un droit et ne devrait pas être autorisé s'il y a un risque de scandale ou de confusion pour la communauté ecclésiale.

Il a également déclaré que rien dans le droit actuel de l'Église n'interdisait aux personnes qui s'identifient comme transgenres ou aux personnes homosexuelles cohabitant avec d'autres personnes d'agir en tant que témoins d'un mariage.

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En réponse à la question de savoir si une personne homosexuelle cohabitante peut être parrain ou marraine, le document cite le Code de droit canonique de l'Église, paragraphe 874, pour dire qu'un parrain ou une marraine peut être toute personne qui possède l'aptitude et "qui mène une vie de foi en accord avec la fonction à assumer".

Il précise qu'une personne homosexuelle vivant, non pas une "simple cohabitation", mais une "uxorio stable et déclarée" à la manière d'un mari et d'une femme "bien reconnus par la communauté", est "un cas différent".

Dans tous les cas, il faut faire preuve de "prudence pastorale" afin de sauvegarder le sacrement du baptême, et "il est nécessaire de considérer la valeur réelle que la communauté ecclésiale confère aux fonctions de parrain et de marraine, le rôle qu'ils jouent dans la communauté et la considération qu'ils manifestent à l'égard de l'enseignement de l'Église".

Le DDF précise également qu'il peut être tenu compte du fait qu'il existe d'autres personnes dans la famille élargie qui peuvent garantir la bonne transmission de la foi catholique à la personne baptisée sans tenir le rôle de parrain ou de marraine.

Hannah Brockhaus