"M. Kodjo a été arrêté de force aujourd'hui. Les forces de sécurité ont enfoncé son portail et sa porte d'entrée avant de l'arrêter et de l'emmener", a déclaré Claver N'dry.
Kodjo, qui a été soutenu par l'archevêque émérite de Lomé, Philippe Fanoko Kpodzro, lors des élections présidentielles de février, a été arrêté pour avoir ignoré pour la troisième fois une convocation de la police.
Les avocats de Kodjo ont déclaré que leur client n'avait pas pu aller au tribunal en raison de sa mauvaise santé.
L'ancien Premier ministre, âgé de 65 ans, est arrivé en deuxième position lors des élections du 22 février qui ont vu le président sortant, Faure Gnassingbe, rester à la tête du pays d'Afrique de l'Ouest.
Les procureurs de Lomé ont déchu Kodjo de son immunité parlementaire à la mi-mars après qu'il se soit déclaré président légitime du Togo et ait appelé les forces armées à se soulever contre le gouvernement Gnassingbe.
Dans leur déclaration collective du 21 avril, les évêques ont plaidé en faveur d'une solution politique au conflit autour de l'ancien Premier ministre en déclarant : « Nous restons convaincus que face à cette crise consécutive à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 22 février 2020, l’option à privilégier reste celle de la recherche d’une solution politique qui n’occasionne pas d’autres violences, mais respecte les droits fondamentaux de chacun».
Ils ont ajouté : « Chaque citoyen a le droit et le devoir d'exprime sa désapprobation face à l'injustice et à l'oppression ».
« Par conséquent, la violence physique et les autres traitements inhumains et dégradants infligés aux citoyens à cette occasion constituent une négation de leurs droits et libertés », ont déclaré et poursuivi les évêques en référence aux actes de violence contre le chef de l'opposition, « Une fois de plus, la Conférence épiscopale les dénonce et les condamne, et appelle les auteurs à revenir à la raison ».
Les prélats togolais déplorent également le fait que « l'archevêque de Lomé, Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, ainsi que l'archevêque émérite de Lomé, Mgr Denis Amuzu-Dzakpah, n’aient pas été autorisés à aller porter assistance à Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO, qui venait de lancer un poignant cri de détresse, notamment à leur adresse».
Kodjo et l'archevêque émérite Philippe Fanoko Kpodzro ont été la cible du régime togolais actuel pour avoir rejeté les résultats des élections présidentielles et appelé la population à protester.