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Nous ne pouvons pas "occulter les risques de confusion et de scandale" : Les évêques de Côte d'Ivoire sur la Fiducia Supplicans

Les évêques catholiques de Côte d'Ivoire ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité de bénir des "couples de même sexe" et des couples dans d'autres "situations irrégulières", comme l'explique Fiducia Supplicans, la déclaration du 18 décembre du Dicastère du Vatican pour la Doctrine de la Foi (DDF).

"Nous ne pouvons occulter le risque de confusion et de scandale que la bénédiction des couples de même sexe pourrait engendrer au sein de notre Église locale", affirment les membres de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI) dans leur déclaration transmise à ACI Afrique le vendredi 29 décembre.

La "confusion et le scandale" sont basés sur le fait que "les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés", affirment les membres de la CECCI, qui citent la "Déclaration sur certaines questions d'éthique sexuelle" de la DDF du 29 décembre 1975, Persona Humana.

L'homosexualité est également "contraire à la loi naturelle", affirment les évêques catholiques de Côte d'Ivoire, ajoutant que les actes homosexuels "ferment l'acte sexuel au don de la vie et ne procèdent pas d'une véritable complémentarité affective et sexuelle".

De tels actes "ne peuvent être approuvés en aucune circonstance", affirment-ils, se référant au Catéchisme de l'Église catholique et aux Saintes Écritures.

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"Connaissant la culture de nos peuples fortement attachés aux valeurs découlant de la loi naturelle en matière de mariage et de famille, nous constatons que l'accueil de cette possibilité donnée par la Déclaration Fiducia Supplicans de bénir les couples de même sexe est problématique dans notre contexte ecclésial", affirment les membres de la CECCI.

Ils ajoutent que l'homosexualité "heurte nos valeurs ancestrales et culturelles" et que la Fiducia Supplicans "donne l'impression que notre Église approuve et encourage une réalité intrinsèquement mauvaise, contre-nature et contraire à nos us et coutumes".

"En conséquence, nous, vos archevêques et évêques, vos guides spirituels ... réaffirmons notre attachement aux valeurs de la famille, du sacrement du mariage entre un homme et une femme, tel qu'il a été voulu par Dieu dès l'origine. Nous demandons donc aux ministres ordonnés de s'abstenir de bénir les couples de même sexe et les couples en situation irrégulière", ont déclaré les évêques catholiques de Côte d'Ivoire.

Ils invitent le peuple de Dieu dont ils ont la charge pastorale "à la prière, à la sérénité et à la paix".

Depuis sa publication, Fiducia Supplicans a suscité des réactions mitigées et de profondes divisions parmi les évêques catholiques du monde entier.

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En s'opposant à la bénédiction des "couples de même sexe et des couples en situation irrégulière", les membres de la CECCI rejoignent leurs homologues d'autres pays d'Afrique et de sièges épiscopaux particuliers, notamment les nations d'Afrique australe du Malawi et de la Zambie, la nation d'Afrique centrale du Cameroun, l'archidiocèse de Nairobi au Kenya et le diocèse de Wote, parmi d'autres.

Le préfet de la DDF, le cardinal Víctor Manuel Fernández, se serait exprimé sur la réticence d'une partie des évêques catholiques à mettre en œuvre la Fiducia Supplicans, encourageant les Ordinaires locaux à "faire ce discernement".

Dans une interview publiée par le journal espagnol ABC, le cardinal Fernández a indiqué que, selon lui, les objections à la déclaration de la DDF sont liées à "l'impropriété de donner des bénédictions dans leurs contextes régionaux qui pourraient facilement être confondues avec une légitimation d'une union irrégulière".

Il aurait cité l'Afrique, où "il existe une législation qui pénalise par la prison le simple fait de se déclarer homosexuel", et a ajouté : "Imaginez [ce qu'une] bénédiction [ferait]".

"Il appartient à chaque évêque local de faire ce discernement dans son diocèse ou, en tout cas, de donner des conseils supplémentaires", aurait déclaré le cardinal argentin qui est à la tête de la DDF depuis septembre 2023, suite à sa nomination le 1er juillet.

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Fr. Don Bosco Onyalla