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En 2024, soyons des agents de changement positif : Un évêque catholique nigérian dans son message du Nouvel An

Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo, évêque du diocèse d'Oyo au Nigeria. Crédit : Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo, évêque du diocèse d'Oyo au Nigeria. Crédit : Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo

Au début de la nouvelle année 2024, le peuple de Dieu au Nigeria doit jouer un rôle actif pour améliorer la situation de son pays, individuellement et collectivement.

Dans un message partagé avec ACI Afrique à la veille du Nouvel An, Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo appelle ses compatriotes à "faire un nouveau vœu" pour reconquérir leur pays en devenant des agents d'un "changement positif".

Pour la nouvelle année 2024, et dans l'esprit de Noël, je dis à tous les Nigérians : "Soyez un agent de changement positif". Le Nigeria n'est pas irrécupérable et perdre espoir n'est pas une option", déclare Mgr Badejo.

Il exhorte les Nigérians à "faire un nouveau vœu pour transformer le Nigéria d'un pays aux potentialités perpétuelles en un pays aux réalités immenses en termes de travail honnête, de productivité, de responsabilité, de solidarité et de discipline".

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"Cela ne peut se produire que si nous travaillons tous ensemble, gouvernement et peuple", déclare l'évêque catholique nigérian dans son message intitulé "Faites un nouveau vœu : Reconquérir le Nigeria en 2024".

Il souligne la nécessité pour ceux qui sont à la tête des différentes institutions de la société de prendre l'initiative d'un "nouveau vœu" afin de contribuer à un changement positif dans la nation la plus peuplée d'Afrique, en déclarant : "Cela doit commencer par nos dirigeants politiques, économiques, commerciaux, universitaires, médiatiques, familiaux, ecclésiastiques, sociaux et à tous les niveaux. Tous doivent renouveler leur détermination à recréer un Nigeria meilleur".

L'ordinaire local du diocèse d'Oyo, qui est également président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS), une entité du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), souligne certains des défis auxquels le peuple de Dieu au Nigeria est confronté et déplore le manque apparent de nouveauté à l'aube de la nouvelle année 2024.

"La nouvelle année est arrivée, mais à en juger par les temps très durs vécus au cours de la dernière décennie au Nigeria, presque rien de ce qui nous entoure n'est nouveau", déclare-t-il, ajoutant : "Une nouvelle année devrait apporter des temps meilleurs, mais ici les choses ne font qu'empirer pour des millions de personnes".

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"La corruption et l'indiscipline" font partie des principaux défis du Nigeria qui, selon Mgr Badejo, "envahissent pratiquement toutes les facettes de notre vie, en haut lieu comme en bas lieu".

Il souligne également les défis que représentent "la violence, l'effusion de sang, la fraude, le vol et l'injustice", et déplore que ces vices "se poursuivent sans relâche".

"Combien de temps encore l'effusion de sang au Nigéria va-t-elle se poursuivre ? Combien de temps encore nos semblables mangeront-ils sur le tas de fumier sous nos yeux ?", demande-t-il, avant de poursuivre : "Combien de temps encore nos établissements d'enseignement et de santé chercheront-ils à attirer l'attention alors que nous aspirons hypocritement à un avenir meilleur ?".

Mgr Badejo déplore l'égoïsme de la classe politique : "La plupart de ceux qui détiennent le pouvoir et l'autorité continuent à ne s'occuper que d'eux-mêmes et de leurs amis. Les pauvres et les défavorisés languissent davantage dans la pauvreté et la privation, et beaucoup tombent dans le découragement".

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"Dans tout cela, la jeunesse devient encore plus rétive et en colère et réclame un avenir meilleur", déclare le chef de l'Église catholique, qui a exprimé un "vote de confiance" à l'égard de la jeunesse nigériane dans son message de Noël 2023.

Dans son analyse de la nation ouest-africaine, Mgr Badejo déclare que "trop peu de bonnes choses se produisent trop lentement pour soulager les souffrances de la population" et que, par conséquent, "des millions de personnes sont devenues des mendiants, vivant d'aumônes et de palliatifs, tandis que d'autres se tournent tout simplement vers la criminalité sous diverses formes".

"Dans un pays aussi béni et doté de ressources naturelles, humaines et intellectuelles que le Nigeria, cette situation est totalement inacceptable et doit changer", poursuit-il, soulignant la nécessité d'alléger les souffrances du peuple de Dieu dans la nation la plus peuplée d'Afrique.

Il ajoute : "Nous devons mettre un terme aux meurtres et mutilations en masse de nos compatriotes, quelle que soit leur tribu, commis par des agresseurs injustes et même par des organismes publics payés pour les protéger, et nous contenter des clichés et des déclarations condescendantes de nos dirigeants, qui n'aboutissent à rien".

Le chef de l'Église catholique, qui a été nommé membre du dicastère du Vatican pour les communications en décembre 2021, appelle les Nigérians à "réprimander les dirigeants" qui ne favorisent pas le bien commun.

"Nous ne devrions plus tolérer les personnes en position d'autorité et de pouvoir qui se contentent de regarder ou même de participer à des fraudes et des injustices monumentales, perpétrées contre les personnes mêmes et la communauté qu'elles prétendent servir", déclare-t-il, ajoutant : "Nous devons réprimander les dirigeants qui nous divisent au lieu de nous réconcilier les uns avec les autres. Un tel leadership n'a aucune légitimité et doit être rejeté".

"En 2024, les Nigérians devraient savoir que la vie est temporaire et que le pouvoir, à quelque niveau que ce soit, est destiné à servir", ajoute-t-il, en appelant les personnes en position d'autorité à "savoir qu'elles seront jugées dans l'histoire et l'éternité par le bien qu'elles font aux autres et pour le bien commun dans le présent".

Mgr Badejo invite les Nigérians à l'introspection et propose une série de questions pour les guider. Il déclare : "Demandons-nous tous : pourquoi suis-je vraiment ici ? Pourquoi se souviendra-t-on de moi ?"

"La joie de tout être humain sain est de rendre le plus grand nombre de personnes possible heureuses, d'améliorer le plus grand nombre de vies possible, tant que nous le pouvons", souligne-t-il.

L'évêque nigérian de 61 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en octobre 2007 en tant qu'évêque coadjuteur du diocèse d'Oyo, poursuit en défendant ce qu'il décrit comme "les idéaux d'un leadership authentique et serviable" au Nigeria.

"Que 2024 soit l'année où nous ferons un nouveau vœu de transformation pour raviver les idéaux d'un leadership authentique et serviteur parmi nous, à savoir : l'honnêteté, la responsabilité, l'altruisme, la solidarité, la générosité d'esprit et le sens de la justice", déclare-t-il dans son message du Nouvel An partagé avec ACI Afrique le dimanche 31 décembre.

Mgr Badejo plaide également en faveur d'une "religion authentique" et met en garde "tous les Nigérians et en particulier les jeunes" contre la tendance à faire de la "religion le bouc émissaire de nos malheurs". Nous serions tous bien plus mal lotis sans la foi en Dieu".

"Tous les secteurs de la société, comme la politique, l'économie, les médias, etc. comptent malheureusement de nombreux charlatans et faussaires. Il en va de même pour la religion, qu'il s'agisse du christianisme, de l'islam ou de la religion traditionnelle", explique-t-il.

Le président de la CEPACS plaide pour une "religion authentique", qu'il décrit comme "un catalyseur positif, un stabilisateur, une force pour le bien, pour nos décisions, notre conduite, nos sentiments et nos relations, et qui a beaucoup fait pour le bien commun au fil du temps".

"Imprégnons-nous de la religion authentique et évitons tous les faux prophètes afin que nous puissions récolter tous les bénéfices de nos sensibilités religieuses et que la joie et la paix nous reviennent, déclare l'évêque Badejo, qui souhaite à tous une "bonne année".

Fr. Don Bosco Onyalla