Décès à 93 ans d'un archevêque catholique connu pour son action en faveur de la liberté et de la démocratie au Togo

En tant que prêtre, il a été professeur de philosophie au Petit Séminaire Saint Pierre Claver de Lomé et a ensuite été nommé directeur spirituel et professeur de grec-latin-anglais au Séminaire togolais.

Entre 1965 et 1972, il a été recteur du petit séminaire Saint-Paul d'Atakpamé, puis délégué national des prêtres togolais et secrétaire général du secrétariat permanent du clergé africain.

En décembre 1975, le défunt chef de l'Église catholique a été nommé administrateur apostolique du diocèse catholique d'Atakpamé et s'est vu confier le siège titulaire de Bacanaria.

Il est nommé évêque d'Atakpamé en avril 1976 et ordonné évêque le mois suivant.

En décembre 1992, il a été nommé archevêque de Lomé, poste qu'il a occupé jusqu'à sa retraite en juin 2007, à l'âge de 77 ans.

Le défunt archevêque émérite de Lomé a joué un rôle important dans l'histoire politique du Togo.

Il a été président de l'Assemblée nationale pendant deux ans et demi, d'août 1991 à février 1994.

Feu Mgr Kpodzro a ensuite été appelé à diriger la Conférence Nationale Souveraine du 1er juillet au 28 août 1991. Cette nomination lui a été proposée après le refus de plusieurs autres évêques. En conséquence, il a été pris en otage par les militaires pendant deux jours, les 22 et 23 octobre 1992.

Par la suite, Mgr Kpodzro a été nommé président de l'Assemblée nationale provisoire d'août 1991 à février 1994. Sous sa direction, le Haut Conseil de la République (HCR) a abouti à la Constitution de la Quatrième République en octobre 1992, limitant le mandat présidentiel à deux pour une durée de cinq ans, renouvelable une seule fois.

Après la mort du président Gnassingbé Eyadema en 2005, le défunt archevêque, avec d'autres religieux et l'ordre des avocats, a organisé une marche pacifique pour tenter de résoudre la crise du pays.

Il s'est fait entendre pour condamner la dictature, la mauvaise gestion, le détournement de fonds publics et les violations des droits de l'homme au Togo.

En décembre 2019, feu l'archevêque Kpodzro a lancé une opération de collecte de fonds pour soutenir un seul candidat à la présidence lors des élections générales au Togo.

Lorsque les résultats préliminaires des élections présidentielles du 22 février 2020 dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ont été annoncés, déclarant le président sortant vainqueur avec une victoire écrasante, le défunt archevêque a appelé les citoyens togolais à rejeter les résultats, les qualifiant de "plaisanterie de mauvais goût".

Il a appelé à une manifestation pacifique pour revendiquer la victoire de son candidat préféré, Agbéyomé Kodjo.

"Je lance un appel solennel et vibrant à tous les Togolais pour qu'ils se mobilisent afin de faire échec à cette manœuvre grotesque digne d'une époque révolue", a déclaré le défunt archevêque.