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"La violence religieuse exige une solution religieuse" : Un missionnaire sur l'insurrection au Mozambique

Un prêtre missionnaire du diocèse catholique de Pemba, au Mozambique, a proposé la création d'un comité interreligieux chargé d'assurer la médiation du dialogue dans le cadre de l'insurrection en cours dans ce pays d'Afrique australe.

Selon le père Eduardo Roca, prêtre catholique d'origine espagnole responsable du dialogue interreligieux dans le diocèse mozambicain, la violence dans le pays, qui est principalement fondée sur la religion, ne peut être résolue que par des moyens religieux.

"La violence religieuse exige une solution religieuse", a déclaré le père Roca dans une réflexion qu'il a partagée avec la fondation catholique pontificale et caritative Aide à l'Église en détresse (AED) International.

Il souligne le besoin urgent d'établir "un comité interreligieux pour la paix, libre de toute ingérence et aussi autonome que possible, compétent et efficace pour travailler au dialogue et à la médiation dans les conflits religieux".

L'insurrection qui dure depuis sept ans au Mozambique, en particulier dans la province de Cabo Delgado, aurait fait 4 802 victimes en décembre de l'année dernière. En outre, plus d'un million de personnes ont été déplacées de la province septentrionale du Mozambique où le groupe islamiste Daesh a installé son camp et attaque les populations chrétiennes.

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ACN a rapporté que le 3 janvier, des terroristes, qui prétendent appartenir à Daesh, ont attaqué un village à Mocímboa da Praia, une ville de Cabo Delgado, pillant les magasins et provoquant la fuite des habitants.

En décembre 2023, le groupe islamiste a revendiqué trois attaques qui ont fait plusieurs morts ; dans l'une des attaques, le groupe a affirmé avoir "décapité un chrétien", a rapporté l'AED.

Dans sa réflexion du 5 janvier, le père Roca souligne l'urgence d'un travail au niveau du dialogue entre les religions. Sans cela, écrit le prêtre missionnaire, il n'y aura pas de paix véritable.

Le défi est de former des leaders dans cet esprit de respect actif capable de garantir une paix véritable, et ce travail fait encore défaut dans nos religions", dit-il.

"S'il n'y a pas de paix entre les religions, il n'y a pas de paix dans le monde", affirme le prêtre catholique, fondateur du Centre interreligieux pour la paix dans le diocèse de Pemba.

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Il ajoute : "Et la simple tolérance des autres, sans respect, jusqu'à ce qu'un conflit éclate à cause des discours d'exclusion et de haine des autres, n'est pas la paix."

"La véritable paix se fonde sur la justice, exige de céder à ceux qui ne l'ont pas et se base sur le respect actif, sur la ferme volonté de faire reconnaître et légitimer le chemin vers Dieu que suivent les autres et sur la volonté de donner sa vie pour qu'il en soit ainsi", explique le père Roca.

Le prêtre missionnaire catholique invite les personnes en vie religieuse à réfléchir de manière critique à la façon dont elles vivent leur religion, en déclarant : "La religion est une dimension qui touche le monde des symboles, des désirs et des espoirs des personnes, et elle est donc facilement manipulée, parfois au service d'intérêts et d'ambitions qui n'ont rien à voir avec le véritable sens de la religion."

"Nous devons cesser de considérer notre religion comme un concurrent des autres, en concentrant nos efforts sur l'obtention d'avantages territoriaux ou politiques, en négligeant la véritable mission que nous avons de prendre soin des âmes", déclare-t-il dans sa réflexion partagée avec ACN International.

Equipe Editoriale ACI Afrique