"Et n'excluons personne au niveau politique, social ou religieux, afin que la contribution de chacun puisse, dans sa spécificité concrète, recevoir un accueil positif dans les processus de changement auxquels notre avenir est lié", a ajouté le Saint-Père.
"Ne reculez pas, n'abandonnez pas et ne cessez pas de rêver d'un monde meilleur. Car c'est dans l'imagination, la capacité de rêver, que l'intelligence, l'intuition, l'expérience et la mémoire historique s'unissent pour nous faire être créatifs, prendre des risques et courir des risques".
Le pape François rencontre des représentants de DIALOP, Transversal Dialogue Project, une association de politiciens et d'universitaires européens de gauche qui cherche à établir un pont entre l'enseignement social catholique et la théorie marxiste, le 10 janvier 2024, au Vatican. Crédit : Vatican Media
Le pape a affirmé que "la solidarité n'est pas seulement une vertu morale, mais aussi une exigence de justice, qui appelle à corriger les distorsions et à purifier les intentions des systèmes injustes, notamment par des changements radicaux de perspective dans le partage des défis et des ressources entre les individus et entre les peuples".
Le pape a conclu son discours par une réflexion sur l'importance de l'État de droit : "Ce n'est que dans l'honnêteté et l'intégrité que des relations saines peuvent être établies et que nous pouvons coopérer avec confiance et efficacité à la construction d'un avenir meilleur".
Le pape François a fait de la critique de l'économie de marché l'un des thèmes centraux de son pontificat. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013, le pape a écrit : "Nous ne pouvons plus faire confiance aux forces invisibles et à la main invisible du marché."
"La croissance dans la justice exige plus qu'une croissance économique, tout en présupposant une telle croissance : Elle requiert des décisions, des programmes, des mécanismes et des processus spécifiquement orientés vers une meilleure distribution des revenus, la création de sources d'emploi et une promotion intégrale des pauvres, qui va au-delà d'une simple mentalité d'assistance."
Vatican News a noté que l'audience du 10 janvier n'était "pas une brève salutation mais une interview qui a duré avec des questions et des réponses spontanées pendant environ 40 minutes."
DIALOP a été fondé en 2014 à la suite d'une rencontre entre le pape François, l'homme politique viennois de gauche Walter Baier, l'ancien premier ministre grec Alexis Tsipras et Franz Kronreif du mouvement des Focolari, un renouveau spirituel et social fondé en 1943 - et approuvé par l'Église en 1962 - pour promouvoir la fraternité universelle et favoriser le dialogue entre les différents groupes religieux.
MM. Baier et Kronreif étaient tous deux présents à la réunion du 10 janvier. Dans une interview accordée à Vatican News à l'issue de l'audience, M. Baier a indiqué que le pape avait souligné "le besoin de solidarité", en particulier "envers les personnes socialement défavorisées".