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Les évêques catholiques indiquent ce que l'Église en Afrique attend du Synode sur la synodalité

L'Église en Afrique espère voir un processus synodal qui ne permette pas à l'Église universelle de "modifier les lois et préceptes divins afin de créer de l'espace pour tous", ont déclaré les membres du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) avant la deuxième session du Synode sur la Synodalité prévue en octobre de cette année.

Dans une présentation faite lors du séminaire conjoint de quatre jours impliquant les représentants des évêques d'Afrique et d'Europe, les évêques d'Afrique ont souligné la nécessité pour l'Église de suivre Jésus-Christ "non pas selon leurs propres termes, mais selon les termes et les normes du Seigneur".

"L'Église d'Afrique attend du processus synodal qu'il aide l'Église universelle à ne pas modifier les lois et les préceptes divins afin de créer de l'espace pour tous", ont déclaré les évêques dans une présentation faite par le père Rafael Simbine, secrétaire général du SCEAM, au nom du premier vice-président de l'épiscopat, Mgr Lucio Andrice Muandula.

Il a ajouté : "Notre Seigneur et Maître Jésus-Christ invite tous les hommes à devenir ses disciples. Cependant, tous ceux qui acceptent de devenir ses disciples doivent le suivre non pas selon leurs propres conditions, mais selon les conditions et les critères du Seigneur. L'appel de Jésus à devenir disciple implique le défi d'une conversion permanente, qui consiste à se détourner d'une vie de péché pour embrasser une vie de sainteté.

Les évêques qui ont participé au séminaire de quatre jours qui s'est tenu au Mariapolis Retreat Centre dans la capitale du Kenya, Nairobi, ont souligné d'autres attentes du Synode sur la synodalité, y compris un processus qui favorise un sentiment d'appartenance, un processus qui ne fuit pas les réalités du continent, et un processus qui reconnaît les dons et les talents des jeunes et des femmes dans l'Église.

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Les évêques ont exprimé leur optimisme quant au fait que le synode permettra à chaque catholique baptisé d'avoir un sentiment d'appartenance à l'Église.

Ils ont ajouté que chaque membre de l'Église en Afrique peut avoir ce sentiment d'appartenance en participant à la mission et à la vie de l'Église.

Lors du séminaire qui s'est déroulé du 23 au 26 janvier, les évêques d'Afrique ont également exprimé leur optimisme quant au fait que le processus synodal n'offrira pas à l'Église du continent l'occasion de fuir les "réalités vécues" par ses membres.

Les évêques souhaitent que l'Église synodale "ressente la douleur et la souffrance" du peuple de Dieu en Afrique, affirmant que "les blessures des Africains sont aussi les blessures de la Famille synodale de Dieu".

"Que l'Église en Afrique marche avec ceux qui sont affectés par la guerre, les conflits ethniques, l'intolérance religieuse, le terrorisme et toutes les formes de conflit, de tension et de violence", ont déclaré les évêques.

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Lors du séminaire conjoint des représentants du SCEAM et du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe (CCEE), les évêques d'Afrique ont imploré : " Que l'Église synodale d'Afrique chemine avec nos sœurs et nos frères dans la détresse ".

Les évêques ont également exprimé leur espoir que le processus synodal rappelle à l'Église en Afrique l'importance d'inclure les jeunes dans les activités de l'Église, faute de quoi l'avenir de l'Église est en danger, ont-ils déclaré.

"L'avenir de l'Eglise est entre les mains des jeunes et pour une participation effective des jeunes dans l'Eglise, leurs programmes et activités doivent être prioritaires", ont déclaré les membres du SCEAM.

Les évêques ont déclaré que la première façon d'intégrer les jeunes dans l'Église consiste à "écouter attentivement" leurs contributions. Ils ont ajouté que l'Église en Afrique est dynamique grâce à "l'énergie, la passion et la créativité des jeunes".

Les évêques prévoient également un parcours synodal qui reconnaisse les dons, les talents, les charismes et les contributions des femmes, en déclarant : "Les femmes tiennent l'Église ensemble ; elles sont la majorité. Elles sont la colonne vertébrale de l'Église. Les femmes sont un don pour l'Église.

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Ils expliquent que le processus synodal devrait jouer un rôle vital dans l'interculturalité car "il vient nous aider à marcher ensemble avec les autres, en appréciant les différences culturelles et en comprenant ces particularités comme des éléments qui nous aident à grandir".

Ils espèrent en outre que le processus synodal introduira une culture de l'écoute dans les célébrations liturgiques de l'Église en Afrique.

"L'Église en Afrique espère que le processus synodal en cours contribuera à mettre le peuple au premier plan, à renforcer sa participation active et à le rendre plus acteur que spectateur", disent-ils, regrettant que les célébrations liturgiques actuelles de l'Église africaine laissent parfois les Africains eux-mêmes insatisfaits.

"Une Église synodale devrait prendre en considération la nature des Africains afin d'avoir une liturgie plus participative, en accord avec une théologie et une doctrine liturgiques authentiques", affirment les évêques.

Silas Isenjia