Pape François : "Le diable vous prive toujours de votre liberté"

"Il y a beaucoup de chaînes dans notre vie", a expliqué le pape.

"Je pense aux addictions, qui nous asservissent [de sorte que nous sommes] toujours insatisfaits, et qui dévorent l'énergie, les biens et les affections ; je pense aux modes dominantes, qui nous poussent à un perfectionnisme impossible, au consumérisme et à l'hédonisme, qui chosifient les personnes et gâchent leurs relations."

"Et d'autres chaînes : Les tentations et les conditionnements qui sapent l'estime de soi, la sérénité, la capacité de choisir et d'aimer la vie", a-t-il ajouté.

Le pape François a ajouté qu'une autre chaîne est "la peur, qui fait regarder l'avenir avec pessimisme et impatience, qui rejette toujours la faute sur les autres".

Il a ajouté que "l'idolâtrie du pouvoir" est une "chaîne très laide" qui crée des conflits et peut conduire à des armes qui tuent, à la manipulation de la pensée ou à des injustices économiques.

"Et Jésus est venu pour nous libérer de toutes ces chaînes", a déclaré le pape François.

"Jésus a le pouvoir de chasser le diable. Jésus nous libère du pouvoir du mal".

Dans sa réflexion sur l'Évangile de dimanche, le pape François a décrit comment Jésus a libéré une personne possédée par un "esprit mauvais" dans l'Évangile de Marc, notant que la possession la tourmentait et la faisait crier.

"C'est ce que fait le diable : il veut nous posséder pour 'enchaîner nos âmes'", a-t-il déclaré.

Le pape François a noté que dans l'Évangile, Jésus chasse le diable, "mais ne dialogue pas avec lui", notant que lors de la tentation dans le désert, Jésus n'a répondu qu'avec des mots tirés de l'Écriture.

Le Seigneur, avec la force de son Esprit, veut répéter au malin, aujourd'hui encore : "Va-t'en ! Laisse ce cœur tranquille. Ne divise pas le monde, les familles, les communautés ; laisse-les vivre en paix, pour que fleurissent les fruits de mon Esprit, et non les tiens", dit Jésus, "pour que règnent parmi eux l'amour, la joie, la douceur, et qu'au lieu de la violence et des cris de haine, il y ait la liberté et la paix".

Alors posons-nous la question : "Est-ce que je veux vraiment être libéré de ces chaînes ? Est-ce que je veux vraiment me libérer de ces chaînes qui me serrent le cœur ? ... Est-ce que j'invoque Jésus, est-ce que je lui permets d'agir en moi, de me guérir intérieurement ? Que la Sainte Vierge nous protège du mal", a-t-il déclaré.

S'adressant à la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre depuis une fenêtre du palais apostolique du Vatican, le pape François a prié pour la paix en Ukraine, en Palestine et en Israël.

Le pape François a lancé un appel passionné à la réconciliation au Myanmar, trois ans après le coup d'État militaire qui a frappé le pays.

"Depuis trois ans, les cris de douleur et le bruit des armes ont remplacé le sourire qui caractérise la population du Myanmar. C'est pourquoi je me joins à la voix de certains évêques birmans, 'pour que les armes de destruction se transforment en outils de croissance dans l'humanité et la justice'", a-t-il déclaré.

"La paix est un chemin et j'invite toutes les parties concernées à prendre des mesures de dialogue et à se revêtir de compréhension, afin que la terre du Myanmar atteigne l'objectif de la réconciliation fraternelle. Le transit de l'aide humanitaire est autorisé afin de garantir les besoins de chaque personne".

Le pape François a également exprimé sa proximité avec la communauté catholique d'Istanbul, où un homme a trouvé la mort lors d'une attaque armée pendant la messe de dimanche.

Le pape a ajouté qu'il était soulagé d'apprendre la libération de six religieuses qui avaient été enlevées en Haïti la semaine dernière et a appelé à la fin de tous les actes de violence dans le pays, exhortant la communauté internationale à soutenir le développement pacifique d'Haïti.