Esono entre dans l'histoire comme le premier catéchiste martyrisé en Guinée équatoriale, juste après l'indépendance du pays par rapport à l'Espagne en 1968.
Au cours de ce qui a été décrit comme la période la plus difficile pour l'Église en Guinée équatoriale, le culte public aurait été interdit et les églises auraient été transformées en entrepôts de cacao et de café.
À cette époque de persécution, ce sont les catéchistes qui se sont chargés de l'évangélisation, a raconté l'évêque Miguel Angel dans un rapport publié par le CAN le 25 janvier.
Evoquant ces temps de persécution, Mgr Nguema a déclaré : "Je me souviens que lorsque j'étais petit, dans les années 70, ma grand-mère et ma mère nous emmenaient travailler dans une ferme le dimanche. Elles nous faisaient prendre nos outils et nous allions dans les bois, où nous étions accueillis par un catéchiste et où nous célébrions la Parole de Dieu".
"Nous prenions la communion spirituelle et passions deux heures à discuter, avant de retourner à la communauté, comme si nous avions travaillé. Sans les catéchistes, de nombreux chrétiens n'auraient pas pu entretenir le feu de leur foi pendant ces années de dictature cruelle", a déclaré le membre équato-guinéen des Salésiens de Don Bosco (SDB).
Né dans le village d'Ebansok, Esono n'avait jamais entendu parler du Christ jusqu'au jour où il s'est rendu dans la ville côtière de Bata, comme il le faisait souvent, pour vendre son café.
Dans cette ville, berceau de l'évêque Nguema, le jeune Esono aurait rencontré un missionnaire clarétain qui lui aurait appris à prier le Saint Rosaire.
"José a remarqué qu'après avoir récité cette prière avec le prêtre, les choses qu'il était venu faire en ville étaient plus faciles que d'habitude", a déclaré Mgr Nguema à l'AED, ajoutant que lorsque le jeune homme est retourné dans sa communauté, il a décidé d'apprendre à tout le monde à prier le Saint Rosaire.
Ceux à qui le catéchiste Esono a enseigné le Saint Rosaire voulaient en savoir plus sur cette prière qui, dit-on, était une nouveauté pour eux. Ainsi, lorsque le catéchiste revint à Bata pour vendre son café, il chercha le missionnaire et lui dit : "Mon peuple prie déjà le rosaire, mais maintenant je veux que vous veniez nous expliquer qui est cette Marie, qui nous prions".
C'est ainsi que les Clarétains, officiellement appelés Congrégation des Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie, seraient arrivés à Ebansok.